La Métropole de Lyon nouvelle "Capitale française de la biodiversité"
La Métropole de Lyon a été élue ce 9 octobre "Capitale française de la biodiversité 2019", devenant la première intercommunalité à décrocher ce titre. Quatre autres collectivités figurent également au palmarès de cette édition qui avait pour thème "Climat : la nature source de solutions".
La Métropole de Lyon (1,3 million d'habitants) a été désignée ce 9 octobre "Capitale française de la biodiversité 2019", devenant la première intercommunalité à obtenir ce titre. Elle succède à Besançon (2018), Muttersholtz (2017), Rennes (2016), Strasbourg (2014), Niort (2013), Lille (2012) Montpellier (2011) et Grande-Synthe (2010). Soutenu par les ministères de la Cohésion des territoires et de la Transition écologique, le concours, organisé par l'Agence française pour la biodiversité, Plante & Cité, l'Agence régionale de la biodiversité en Ile-de-France et de nombreux partenaires, avait pour thème cette année "Climat : la nature source de solutions".
30% du territoire ombragé à l'horizon 2030
La Métropole de Lyon a été récompensée pour le travail qu'elle mène depuis plusieurs années pour associer prise en compte du changement climatique et place de l'arbre, de la nature et de l'eau sur son territoire. Dans son plan Climat et dans son principal document de planification urbaine (PLU-H), elle a fixé des objectifs ambitieux d'augmentation des surfaces d'espaces publics et privés ombragées par les arbres pour tenter de répondre au problème des îlots de chaleur urbains. 120 acteurs publics, privés et associatifs se sont engagés à planter massivement, à travers une Charte de l'arbre. A l'horizon 2030, 300.000 arbres supplémentaires devraient permettre de faire passer la part du territoire ombragé de 22 à 30%. La Métropole travaille aussi à la désimperméabilisation des espaces urbains et au stockage de l'eau de pluie dans les espaces verts et mène des recherches pour mesurer et qualifier la capacité des arbres à fournir un service de rafraîchissement naturel aux citadins. En outre, la collectivité et ses partenaires restaurent et renaturent des cours d'eau et leurs berges, sur les bords de Saône, par exemple. Berges naturelles, mares ou zones humides offrent ainsi des espaces accueillants pour la faune et la flore tout en constituant de véritables "éponges" lors des pluies intenses ou des crues. Enfin, la Métropole lyonnaise a été récompensée pour sa gestion écologique jugée "exemplaire" de grands parcs, qui constituent des "poumons verts" et des réservoirs de biodiversité et forment autant d'îlots de fraîcheur en cas de canicule.
Saint-Lunaire : "liberté redonnée au vivant"
Quatre autres collectivités ont été récompensées lors de ce concours 2019. Saint-Lunaire (2.397 habitants, Ille-et-Vilaine) a été élue "Meilleure petite ville pour la biodiversité 2019". Petite ville balnéaire, qui compte jusqu'à 12.000 habitants l'été, elle s'engage dans une transition rapide vers des pratiques plus respectueuses de la nature : atlas de la biodiversité communale, zéro phyto, réduction de l'éclairage public, régénération forestière naturelle. "Sa gestion frugale des espaces littoraux, urbains, verts, forestiers, humides est désormais largement fondée sur l'observation et l'acceptation de la flore et de la faune spontanées, ont noté les organisateurs du concours. Cette liberté redonnée au vivant en lieu et place d'une gestion intensive est particulièrement bienvenue". La commune protège aussi son cordon dunaire résiduel, plante des haies d'arbres fruitiers locaux, promeut la gestion à la parcelle des eaux pluviales dans les nouveaux aménagements et a traduit finement sa trame verte et bleue dans son plan local d'urbanisme, ont aussi salué les organisateurs.
Restauration écologique d'une rivière urbaine polluée à Metz
Metz (117.890 habitants) a reçu le titre de "Meilleure grande ville pour la biodiversité 2019". En appui d'un ambitieux programme de plantation de 20.000 nouveaux arbres dans la prochaine décennie, elle s'est dotée d'un outil d'aide à la décision pour mieux comprendre le rôle des arbres en ville et certains services écosystémiques qu'ils fournissent, notamment en rapport avec le changement climatique : qualité de l'air, biodiversité et stockage de carbone.
La restauration écologique de la Seille a été considérée comme "un exemple ambitieux et démonstrateur de renaturation des berges, du lit mineur et du lit majeur d'une rivière urbaine polluée et artificialisée". "En retrouvant les conditions d'un fonctionnement équilibré et dynamique du cours d'eau, la ville et ses partenaires contribuent à améliorer la qualité de l'eau, accueillir une biodiversité riche et abondante, réduire le risque d'inondation tout en développant les lieux et occasions de promenades et de loisirs", ont relevé les organisateurs du concours. Ils ont aussi noté l'ouverture de la ville à la végétalisation participative des rues par les habitants et le développement d'actions de sensibilisation originales, comme le jardin éphémère installé sur la place de la Comédie qui invite les visiteurs à s'interroger sur les conséquences du changement climatique ainsi que sur les choix de société pour s'y adapter.
Renaturation de friches industrielles à Maubeuge-Val de Sambre
La communauté d'agglomération Maubeuge-Val de Sambre (127.897 habitants, Nord) a reçu le titre de "Meilleure intercommunalité pour la biodiversité 2019". "La collectivité a bien identifié deux des impacts majeurs du changement climatique pour son territoire, tout particulièrement du fait des épisodes de pluie intense : l'érosion des sols agricoles qui entraînent coulées de boues et perte de productivité, et le risque d'inondation", ont noté les organisateurs. La création de haies et de bandes enherbées avec les agriculteurs est considérée comme une réponse positive qui s'avère efficace pour lutter contre les coulées de boues. Ces espaces plantés offrent en même temps "gîte et couvert pour une faune auxiliaire des cultures". Confrontée à une désindustrialisation massive, Maubeuge-Val de Sambre a également engagé avec de nombreux partenaires associatifs et institutionnels la renaturation de friches industrielles. "Après quelques années, ces anciennes friches deviennent de véritables cœurs de nature et une source de fierté retrouvée pour les habitants", ont salué les organisateurs du concours. Intégrées au schéma de la trame verte et bleue locale que la collectivité a identifié et cartographié, ces friches renaturées ont aussi une fonction de rétention des eaux pluviales et d'écrêtage des crues, limitant le risque d'inondation.
"Coup de cœur " à la commune réunionnaise de Saint-Paul
Enfin, Saint-Paul (106.920 habitants) à La Réunion a reçu le prix "Coup de cœur". Pour lutter contre l'érosion littorale et le risque de submersion marine, la collectivité a engagé un travail de restauration écologique de la plage de l'Hermitage ainsi que la création expérimentale d'une sub-mangrove sur une zone gagnée par un arbre exotique envahissant. Connectée à la réserve naturelle nationale de l'étang de Saint-Paul, cet espace joue un rôle de tampon en cas de houle combinée à des épisodes pluvieux entraînant un fort ruissellement. En hauteur, des sentiers ont été rouverts pour permettre aux habitants de redécouvrir la biodiversité particulière des milieux secs de la côte sous le vent et de se réapproprier ces espaces naturels délaissés situés à proximité des habitations.