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Transports - La linéarité des parcours, nouveau Graal des cyclistes

C'est un enjeu négligé et pourtant prégnant dans chaque ville. "Le vélo sans couture", autrement dit la question des coupures urbaines et de la continuité des trajets des usagers non motorisés, a été mis en avant lors de la dernière rencontre nationale du Club des villes et territoires cyclables, qui a eu lieu le 31 mars à Paris. "Les coupures urbaines, il y en a partout", a insisté tout au long de ce colloque Frédéric Héran, économiste et auteur d'un livre sur ce sujet (éditions Economica). Moins présentes dans les centres-ville, elles le sont surtout en périphérie. "Elles compliquent alors ou rendent dangereux les déplacements de proximité des piétons et des cyclistes, mais aussi des services de collecte, de distribution, de desserte et d'urgence. La recherche en France ne s'y intéresse pourtant pas beaucoup. Ces coupures peuvent être des autoroutes, voies ferrées, rivières mais aussi des artères dangereuses à traverser, des voiries impraticables ou des zones et emprises impossibles à traverser, des hôpitaux, cimetières, zones d'activités, etc.", ajoute-il.

La chasse aux coupures

A Paris, l'élu aux transports et à la voirie Christophe Najdovski, cite parmi ces trois principales coupures la Seine, le périphérique et les boulevards des Maréchaux. Leur traitement sera évoqué dans le plan Vélo 2015-2020, qui sera voté mi-avril par le conseil de Paris. Neuf portes ont été identifiées comme à résorber en priorité, dont celles d'Issy et de Montreuil. Des aménagements sont donc à terme prévus. A Lyon, les remèdes ont consisté à aménager des ponts et passages sous ouvrages. "Avant tout, il faut commencer par un diagnostic, le conseil général de Seine-Saint-Denis par exemple l'a fait, identifiant des secteurs enclavés par des coupures multiformes", poursuit Frédéric Héran. Les villes de Lille et de Tours ont dépassé ce stade et entament la phase de traitement. Enfin, Strasbourg reste une ville modèle en la matière : elle traite en moyenne une coupure urbaine par an. Même si cela a un coût : de 500.000 euros à 8 millions d'euros pour les aménagements de type passerelles.