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La différence entre le futur revenu d’engagement pour les jeunes et la garantie jeunes : les jeunes travailleurs précaires ?

Élisabeth Borne a réuni ce 22 juillet un premier "comité du revenu d’engagement pour les jeunes", ce nouveau dispositif évoqué le 12 juillet par Emmanuel Macron et devant prendre forme à la rentrée. Le périmètre de ce futur revenu pourrait ainsi être un peu plus large que celui de la garantie jeunes actuelle.

Le futur "revenu d’engagement pour les jeunes" sera lancé à la rentrée par le président de la République, comme ce dernier l’a annoncé dans son allocution du 12 juillet 2021 (voir notre article du 12 juillet 2021). L’exécutif a depuis confirmé que ce futur dispositif s’inscrit bien dans la continuité des travaux visant à rendre effective une garantie jeunes universelle (voir notre article de mai 2021). Avec "trois piliers" mis en avant : "un accompagnement individualisé pour coller au plus près des besoins de chaque jeune, un revenu pour tous les jeunes en ayant besoin, un engagement réel du jeune, qui conditionnera le versement du revenu". La piste de l’ouverture du revenu de solidarité active (RSA) aux jeunes est donc une nouvelle fois écartée. 

Élisabeth Borne, ministre du Travail, a animé ce 22 juillet 2021 un premier "comité du revenu d’engagement pour les jeunes", réunissant une quinzaine d’acteurs dont des parlementaires, les présidents de l’Association des maires de France, France urbaine, l’Assemblée des communautés de France et Régions de France – à noter que l’Assemblée des départements de France n’est à ce stade pas représentée –, ainsi que Pôle emploi, l’Union nationale des missions locales, des associations de solidarité et de jeunesse, ou encore le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse. Dans la continuité des échanges de ces derniers mois avec ces acteurs, Élisabeth Borne entend s’appuyer sur ce comité pour "finaliser" ce dispositif destiné à "amplifier, accélérer encore" les efforts du gouvernement à destination de la jeunesse, a expliqué la ministre du Travail ce 22 juillet sur la chaîne Cnews. "Chaque jeune qui n’est ni en emploi, ni en formation ou qui est dans des jobs précaires doit pouvoir bénéficier d’un accompagnement ; quand il s’engage à suivre cet accompagnement, alors il a une allocation, jusqu’à 500 euros par mois", a-t-elle précisé.

Le périmètre de ce futur revenu pourrait ainsi être un peu plus large que celui de la garantie jeunes actuelle, qui concerne strictement les jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation (les "Neets" de 16 à 25 ans, qui seraient près d’un million en France, voir notre article de février 2020). Auditionnée à l’Assemblée nationale en mai dernier, Élisabeth Borne avait évoqué un total d’1,4 million de jeunes en situation de précarité. Dans le cadre du plan "1 jeune 1 solution", le gouvernement a attribué des moyens supplémentaires aux missions locales avec l’ambition de doubler le nombre de bénéficiaires de la garantie jeunes, pour passer de 100.000 jeunes (en 2019) à 200.000 jeunes en 2021. Sur les cinq premiers mois de l’année 2021, la Dares (ministère de l’Emploi) comptabilisait au 31 mai 2021 48.700 entrées initiales en garantie jeunes. Actuellement, le contrat lié à la garantie jeunes peut durer pour chaque jeune de neuf à 18 mois. Au-delà des moyens dédiés, comment mettre en œuvre concrètement ce dispositif auprès d’un nombre bien plus conséquent de jeunes ? Après avoir formulé une première proposition en mai dernier (voir notre article du 4 mai 2021), France urbaine a demandé, dans un communiqué du 13 juillet, "à ce que la mise en place du revenu d’engagement pour les jeunes soit menée en lien avec les projets d’expérimentation propres à chacune des métropoles".

 

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