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La création de comptes de formation individuels recommandée par les Vingt-Sept

Les ministres de l’Emploi et des Affaires sociales des 27 Etats membres de l’Union européenne ont adopté le 16 juin une recommandation en faveur de la création de comptes de formation individuels pour "répondre aux besoins de formation des citoyens et ainsi à accroître le nombre de citoyens participant à des formations chaque année".

Transition écologique, numérique… les besoins en formation à l’échelle de l’Union européenne sont colossaux. La généralisation de la formation continue se heurte toujours à des obstacles dont les principaux sont, selon le Conseil de l'UE l’insuffisance des aides financières et les contraintes de temps. Aussi, il recommande aux Etats membres de créer des comptes de formation individuels, qui "permettront à leurs titulaires de participer à des formations adaptées au marché du travail et faciliteront leur accès ou leur maintien dans l’emploi". Cette recommandation a été adoptée par les ministres de l’Emploi et des Affaires sociales des 27 Etats membres lors de la session du Conseil du 16 juin.

A l’instar du compte personnel de formation (CPF) français, ces comptes individuels fourniraient aux actifs "une aide directe" et ainsi "un budget consacré à la formation afin qu'ils améliorent leurs compétences et leur employabilité tout au long de leur vie, qu'ils occupent effectivement ou non un emploi". Ils pourraient dès lors suivre des formations plus longues ou plus onéreuses ou se former pendant des périodes de moindre activité économique. Outre l’adaptation des compétences des Européens pour accompagner la transition écologique, l'UE souhaite que, d'ici à 2030, 80% de sa population possèdent des compétences numériques élémentaires.

"C'est maintenant que les choses sérieuses commencent"

Pour ce faire, le Conseil préconise aux Etats qui créeraient ces comptes, de mettre en place un "cadre facilitateur" de manière à s’assurer de la disponibilité de services d'orientation professionnelle et de validation des acquis, à établir un registre public à jour des formations, ou encore à développer un portail numérique national permettant d'accéder au compte de formation et de naviguer dans le catalogue.

Cette recommandation vise à aider les États membres à atteindre l’objectif que se sont fixé les dirigeants de l'UE en mai 2021, selon lequel, d'ici à 2030, 60% de l'ensemble des adultes participeraient à des formations chaque année. Le taux des engagements nationaux agrégés serait d’ores et déjà 57,6%.

Cet engagement fait lui-même partie des trois objectifs sociaux du plan d’action sur le socle européen des droits sociaux (*). Aussi, la Commission européenne s’est "félicitée de la ferme volonté des États membres de faire de l'Europe une Europe juste, inclusive et riche en perspectives". "La Commission a fixé trois objectifs ambitieux mais réalistes pour maintenir l'emploi à un niveau élevé, intégrer l'éducation et la formation tout au long de la vie dans notre économie sociale de marché et réduire la pauvreté, y compris celle des enfants", a souligné Nicolas Schmit, commissaire à l'emploi et aux droits sociaux. "Les engagements pris aujourd'hui par les États membres démontrent leur volonté d'atteindre ces objectifs. C'est maintenant que les choses sérieuses commencent."

 

(*) Les deux autres objectifs sociaux : au moins 78% de la population âgée de 20 à 64 ans devrait avoir un emploi; le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale devrait diminuer d'au moins 15 millions, dont au moins 5 millions d'enfants, par rapport à 2019.