La Commission européenne adopte sa nouvelle stratégie d'adaptation au changement climatique
Tirant le constat du caractère inéluctable du changement climatique, la Commission vient d’adopter une nouvelle stratégie visant une meilleure adaptation de l'Union à ce dernier. Renforcement des connaissances et déploiement accéléré des mesures idoines "à tous les niveaux", singulièrement local, constituent les axes structurants du document.
La Commission européenne a adopté ce 24 février la nouvelle stratégie de l'Union européenne d'adaptation au changement climatique, désormais soumise à l'approbation du Parlement européen et du Conseil.
Tirant le constat que "même si nous mettions un terme à toutes les émissions de gaz à effet de serre, nous ne parviendrions pas à supprimer les effets du changement climatique qui se manifestent déjà", la Commission propose trois axes d'actions pour renforcer l'adaptation à ce changement :
- renforcer les connaissances en la matière, notamment en encourageant l'élaboration de règles communes pour la collecte et l'enregistrement, centralisé – singulièrement via Climate-ADAPT – , de données sur les pertes liées au climat. La Commission entend entre autres mesures encourager les partenariats public-privé, sur la base d'une coopération renforcée notamment avec les villes, et rendre "aussi accessibles que possible" les données recueillies dans ce cadre ;
- apporter une réponse "systémique" à ce défi, "à tous les niveaux" : en stimulant les stratégies macrorégionales, transfrontalières, mais aussi locales, "le niveau local étant le fondement de l'adaptation". La Convention des maires de l'UE et la Convention mondiale des maires devraient ainsi être renforcées afin d'aider les collectivités locales et régionales, notamment via la fourniture d'une assistance technique directe. Au niveau national seront promus des instruments de gestion et de partage des risques (notamment sur les finances publiques) et l'introduction dans les programmes de stabilité et de convergence de cette dimension d'adaptation au changement climatique. Seront également promues les "solutions d'adaptation fondées sur la nature" : protection et réhabilitation des zones humides, création d'espaces verts urbains, installation de toitures et murs végétalisés…
- accélérer la mise en place des mesures idoines, en passant de la sensibilisation au déploiement effectif de solutions concrètes, "comme la multiplication des espaces verts pour réduire les effets des vagues de chaleur ou l’adaptation des systèmes d’égouts pour mieux faire face aux surcharges dues aux pluies d’orage, [qui] accuse du retard", et ce notamment via le programme Horizon Europe. L'accent sera également mis sur la nécessaire résilience des nouvelles infrastructures (réseaux de communication, dont les points névralgiques des corridors du RTE-T, parc immobilier…). La Commission entend par exemple contribuer "à la résolution des problèmes de surcharges dues aux pluies d’orage et de ruissellement urbain dans le cadre de la révision de la directive relative au traitement des eaux urbaines résiduaires, et encouragera l’échange des meilleures pratiques en matière de prévention de la pollution de l’eau due aux accidents industriels provoqués par les inondations et les sécheresses".
La Commission souhaite par ailleurs renforcer la pénétration des assurances contre les catastrophes naturelles, relevant qu' "une augmentation de 1% de la couverture d’assurance pourrait réduire de 22% le coût des catastrophes liées au climat supporté par les contribuables ou les gouvernements dans le monde". Une attention particulière sera également accordée à l'eau, à la fois pour garantir un égal accès, pour en réduire la consommation – notamment en s'assurant que son prix reflète correctement sa valeur ou en recourant à des systèmes d'allocation des ressources ou de permis d'utilisation – et pour s'assurer de sa qualité.
L'action internationale sera également "intensifiée", visant notamment, là encore, un renforcement des échanges pour tirer parti de l'expérience acquise par d'autres, alors que "ces questions présentent une réelle urgence pour les régions ultrapériphériques et les pays et territoires d’outre-mer, qui sont déjà confrontés à de graves problèmes d’adaptation". La Commission entend également veiller à ce que l'adaptation au changement climatique soit dûment prise en compte dans les négociations internationales et entend renforcer son aide aux pays les plus vulnérables, et singulièrement son soutien aux collectivités locales, là encore via la Convention mondiale des maires.