La Cnaf lance son nouveau portail d'ouverture des données, un outil précieux de diagnostic social territorial

1.734 séries réparties dans 124 jeux, des données qui portent sur presque l’intégralité des prestations versées par les CAF, davantage d’informations sur les dates et les sources et un moteur de recherche permettant de nombreux croisements : la Cnaf fait valoir les avancées de son nouveau portail destiné à faciliter l’accès et l’appropriation de ses données par le plus grand nombre. 

Cafdata, le nouveau portail d’ouverture des données de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) et des caisses d’allocations familiales (CAF), est désormais accessible à l’adresse data.caf.fr. "Avec près de 13,5 millions d’allocataires, soit 32 millions de personnes couvertes, la Cnaf et les Caf bénéficient d’un patrimoine de données sur les ménages français d’une grande richesse : composition des familles, ressources, aides perçues... autant de données précieuses et géolocalisées qui permettent d’éclairer le débat public sur les politiques sociales et familiales, au niveau national comme local", met en avant Nicolas Grivel, directeur général de la Cnaf. 

1.734 séries réparties dans 124 jeux sont mises à disposition. Ces données portent sur les foyers allocataires des 101 CAF de métropole et d’outre-mer. L’ensemble des allocations sont prises en compte, à l’exception de deux aides (l’aide d’urgence aux victimes de violences conjugales et l’allocation au décès de l’enfant). Ces données sont disponibles aux niveaux national, départemental, intercommunal et communal. Il est précisé que "les données sont ‘floutées’ pour garantir le secret statistique et éviter toute forme de réidentification d’un allocataire". Elles sont "librement réutilisables conformément aux conditions relatives à la diffusion des informations publiques", ce qui permet par exemple à une collectivité de s’en servir pour alimenter un diagnostic territorial – par exemple dans le cadre du service public de la petite enfance (SPPE), du comité local pour l’emploi (CLE) ou encore du service public départemental de l’autonomie (SPDA). 

Un moteur de recherche avancé 

Par rapport à la version antérieure du portail, plusieurs améliorations sont mises en avant : davantage d’informations sur les données mises à disposition (dates, sources, liens…), "des données actualisées plus régulièrement, qui peuvent être utilisées plus finement avec la création des API (Application Progamming Interface)" et enfin un moteur de recherche "avancé, combiné à des filtres précis, par thématiques, périodes ou d'autres critères". 

Il est ainsi possible d’"explorer" les données, sous forme de datavisualisation, à l’échelle d’un territoire. Par exemple, pour la commune de Vitry-le-François (Marne), on apprend que 3.040 foyers bénéficient d’au moins une prestation légale, qu’il s’agit d’abord de personnes seules sans enfant à charge (1.750 foyers) et que les deux prestations les plus versées sont l’aide personnalisée au logement (1.280 foyers) et la prime d’activité (1.220 foyers). Il est possible, pour certains items, de visualiser également des données d’évolution dans le temps et de contexte (taux de bénéficiaires par rapport à la moyenne nationale, régionale, départementale ou de l’EPCI et par rapport aux autres communes de l’EPCI). Les données datent de décembre 2023.   

Toujours dans cette exploration par territoire, l’internaute peut zoomer sur un thème en particulier – "petite enfance", "enfance et jeunesse", "logement", "solidarité et soutien à l’activité". Sur la page d’accueil, on retrouve ces derniers thèmes, ainsi que les "données générales", "handicap et autonomie" et "soutien aux familles". Ces liens permettent d’accéder aux jeux de données, qui peuvent être filtrés selon différents critères (périodicité, niveau géographique, séries labellisées ou pas "d’intérêt général et de qualité statistique", etc.) Une rubrique "Outils" permet de réaliser des cartes, des graphiques et des appels d’API. 

La Cnaf précise que le portail va continuer à s’enrichir "avec de nouvelles séries de données, des indicateurs plus détaillés, notamment sur le champ de l’action sociale" et "de nouveaux outils interactifs facilitant l’analyse et la visualisation". Pour Nicolas Grivel, "à l’heure où les fake news se diffusent à grande vitesse sur le web et les réseaux sociaux, à l’ère du big data et de l’intelligence artificielle (…), le travail sur la qualité des données et la mise à disposition de statistiques objectives à tous constituent un enjeu démocratique majeur".

 

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