La chute des effectifs scolaires va s'aggraver à l'horizon 2027
Les dernières prévisions d'effectifs scolaires du ministère de l'Éducation nationale font état d'un net recul du nombre d'élèves d'ici à 2027, tant dans le premier que dans le second degré.
Alors que les annonces des prochaines fermetures de classes ont récemment entraîné un grand nombre de commentaires, notamment chez les élus locaux (lire notre article du 2 février 2023), deux notes d'information de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l'Éducation nationale récemment publiées pointent de nouvelles et importantes baisses d'effectifs scolaires dans les années à venir.
Dans le premier degré, le nombre d’élèves devrait s’établir à 6.349.600 à la rentrée 2023, soit une baisse de 73.200 élèves par rapport à la rentrée 2022, laquelle accusait déjà une diminution de 58.700 élèves avec 2021.
Ce phénomène, qui touchera tant le secteur public que le secteur privé sous contrat, continuera même "dans les années à venir", précise la Depp, qui ajoute que "cette prévision résulte essentiellement des évolutions démographiques, avec des générations d’élèves de moins en moins nombreuses".
Cette chute constante des effectifs devrait se poursuivre dans les années suivantes : la Depp estime que le nombre d’élèves du premier degré devrait passer à 6.287.400 à la rentrée 2024, puis à 6.063.400 à la rentrée 2027. En cinq ans, le secteur public devrait ainsi subir une chute du nombre d'élèves de 291.800.
Il convient toutefois de souligner que les effectifs des unités localisées d’inclusion scolaire (Ulis, qui permettent à des élèves en situation de handicap de bénéficier d’une scolarité inclusive), à rebours du mouvement général, devraient voir leurs effectifs continuer de grandir. À la rentrée 2022, 55.400 élèves étaient scolarisés dans des Ulis-école, soit 1.300 élèves supplémentaires par rapport à la rentrée précédente. Une hausse qui, selon la Depp, devrait se poursuivre dans les années à venir.
Près de 5.000 fermetures de classes
Le constat n'est guère plus optimiste pour le second degré. Si les effectifs devraient y rester quasiment stables en 2023 – avec "une très légère baisse" limitée à 4.700 élèves –, leur chute est d'ores et déjà annoncée pour 2024 – avec quelque 20.000 élèves en moins – et 2025 – où elle sera de 10.000 unités.
Les évolutions démographiques devraient ensuite entraîner une dégringolade plus accentuée encore : 36.000 élèves de moins en 2026, puis 41.000 de moins en 2027, c'est-à-dire au moment où les générations nées entre 2012 et 2016 – plus faibles numériquement que les générations précédentes – seront toutes entrées dans le second degré.
Ce phénomène d'érosion générationnel sera d'ailleurs à l'œuvre dans les collèges dès la rentrée 2023, puisqu'on y attend une baisse de 13.800 élèves, tandis que les effectifs des lycées devraient, à l'inverse, croître légèrement.
Les effectifs scolaires du premier degré sont en baisse constante depuis 2013, tandis que ceux du second degré n'ont commencé à s'éroder qu'à partir de 2020, ce qui a des conséquences sur la définition de la carte scolaire. Selon le Snuipp, syndicat majoritaire chez les professeurs des écoles, 4.944 fermetures de classes seraient, au 17 mars, actées pour la rentrée 2023 dans l’ensemble des départements, contre 2.685 ouvertures, soit un solde négatif de 2.259 classes.