La chaleur renouvelable prête à remonter la pente
Une Semaine de promotion de la chaleur renouvelable sera organisée du 4 au 6 décembre par Amorce, la Fédération des services énergie environnement (Fedene) et le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Un sursaut nécessaire pour relancer une dynamique qui s'est essoufflée. Ce que confirme une enquête présentée le 16 novembre par le Syndicat national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine (SNCU).
Il existe dans l'Hexagone 761 réseaux de chaleur et 23 réseaux de froid. C'est le premier chiffre qui ressort de l’enquête sur ces installations présentée le 16 novembre par le Syndicat national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine (SNCU). Réalisée à partir des données de 2017 pour le compte du service statistiques du ministère de la Transition écologique et en partenariat avec Amorce, elle confirme "le rôle central joué par ces réseaux dans la transition écologique et la décentralisation de la production d'énergie", souligne Thierry Franck de Préaumont, président du SNCU. L’enquête montre, pour la troisième année consécutive, une augmentation des volumes de chaleur renouvelable dans les réseaux. Ces réseaux ayant recours à des énergies de plus en plus vertes - sur les 25 térawatt-heure de chaleur qu'ils livrent chaque année, 14 TWh sont de la chaleur verte -, leur empreinte carbone se réduit. Autre constat, la densification des réseaux progresse et le nombre de bâtiments raccordés augmente : 38.200 bâtiments y sont raccordés en 2017.
Écoréseau de chaleur
À l'échelle d'une ville ou d'un ensemble de quartiers, leur développement nécessite d'être planifié et de réaliser un schéma directeur. Un outil de pilotage important et sur lequel un éclairage sera apporté le 4 décembre par Amorce durant la Semaine de la chaleur renouvelable que ce réseau d'élus et d'entreprise co-organise. A cette occasion Amorce décernera également à une soixantaine de collectivités le label Écoréseau de chaleur, qui valorise depuis cinq ans la maîtrise de ce service public et distingue les performances des installations.
Risque de "décrochage complet"
Au-delà des chiffres et constats rassurants, l'inquiétude domine dans la filière. Le rythme de développement de la chaleur renouvelable reste en-deçà des objectifs fixés pour répondre à la trajectoire de la PPE (programmation pluriannuelle de l'énergie) en passe d'être mise à jour. "On ne tiendra pas les objectifs, le décrochage est complet et même si le fonds Chaleur est revu à la hausse, cela ne suffira pas car ce n'est pas son montant qui pose problème mais son usage qui n'est plus adapté aux projets et a été rendu trop complexe avec un système d'avances remboursables rendant le dispositif illisible", éclaire Serge Nocodie, vice-président d'Amorce. Selon l’association, 400 villes de plus de 20.000 habitants n'ont toujours pas de réseau de chaleur. Ces collectivités rencontrent, entre autres, des difficultés pour faire financer les études préalables et pour l'assistance à la maîtrise d'ouvrage (AMO). Une étape amont mal prise en compte dans le système actuel d'attribution des aides du fonds Chaleur.