La BEI finance l'usine de batteries de Douai

La Banque européenne d'investissement prend sa part dans la course mondiale aux batteries électriques : elle vient d'annoncer apporter 450 millions d'euros sous forme de prêts au projet de l'usine de Douai porté par le groupe sino-japonais AESC. Elle avait déjà annoncé intervenir à hauteur de 600 millions d'euros pour l'usine de la start-up grenobloise Verkor, à Dunkerque.

La Banque européenne d'investissement (BEI) vient d'annoncer qu'elle allait financer à hauteur de 450 millions la construction de la gigafactory de batteries pour voitures électriques de Douai, qui doit ouvrir en 2025. Porté par le groupe sino-japonais AESC, le projet sera installé sur ElectriCity, le pôle de production de voitures électriques de Renault. D'une capacité de 9 GWh dans sa phase initiale, cette méga-usine permettra de sortir "200.000 voitures électriques par an", avant d'augmenter progressivement sa capacité pour atteindre "une production de 24 GWh à 30 GWh/an d'ici 2030, grâce à la réalisation de trois expansions planifiées", indique la BEI, dans un communiqué du 12 octobre.

Cette première phase mobilisera un investissement total d'1,3 milliard d'euros "avec la création de quelque 1.200 emplois directs dans les trois prochaines années et jusqu'à 3.000 emplois à l'horizon 2030", poursuit-elle. L'intervention de la BEI prendra la forme de 337,2 millions d'euros de prêts directs au projet et 112,8 millions d'euros de prêts indirects aux banques commerciales participantes. La Banque des Territoires avait annoncé, le 2 octobre, qu'elle allait investir 73 millions d'euros en quasi-fonds propres dans le projet. "Nous voulons implanter des usines qui servent à un développement durable de notre économie : passer à l’ère du tout électrique, acquérir le savoir-faire pour en être capable, c’est cela, s’inscrire dans le temps long", avait alors déclaré son directeur, Olivier Sichel.

Les batteries produites à Douai équiperont notamment les futures modèles Echo (nouvelle R5) et 4Ever, petit SUV électrique inspiré de la célèbre 4L, produits par Renault.

Vallée de la batterie

Le site de Douai fait partie des quatre grands projets d'usines de batteries en France, constituant la "vallée de la batterie", toutes situées dans la région Hauts-de-France, qui doivent notamment répondre à l'interdiction des moteurs thermiques d'ici à 2035 et à rattraper le retard vis-à-vis de pays comme la Chine. La première d'entre elle a été inaugurée en grande pompe le 30 mai à Billy-Berclau (Pas-de-Calais), sur le site d'Automotive Cells Company (ACC), coentreprise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes. Elle a été soutenue à hauteur de 1,3 milliard d'euros par les États français et allemand.

Plus récemment, le 14 septembre, la start-up grenobloise Verkor a annoncé avoir bouclé un tour de table pour une usine à Dunkerque qui doit ouvrir en 2025, réunissant plus de 2 milliards d'investissements : 850 d'investissements privés, 650 millions d'euros de subventions publiques et 600 millions de prêts de la BEI.

Le quatrième projet, également situé à Dunkerque, est porté par le taïwanais ProLogium pour une ouverture prévue en 2026. Son coût : 5 milliards d'euros dont une subvention d'1,5 milliard d'euros de l'État français.

En tant que banque du climat de l'UE, la BEI indique avoir "déjà participé au financement de plusieurs gigafactories de batteries en Europe comme l'usine géante et pionnière de Northvolt à Skellefteå, dans le nord de la Suède à partir de 2018".

 

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