La barre des 5 millions de salariés en chômage partiel dépassée
Depuis les mesures de confinement et les consignes de fermeture d’activités, le dispositif d’activité partielle tourne à plein régime et concerne à ce jour 5 millions de salariés. Les deux tiers des demandes proviennent des secteurs automobile, de l’hébergement-restauration, de la construction et des services spécialisés.
Quinze jours après le début du confinement, le chômage partiel est pris d’assaut. Le 3 avril, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a annoncé que le recours à ce dispositif concerne désormais 5 millions de salariés, dans 473.000 entreprises.
Le 1er avril dernier, la Dares, Pôle emploi et la DGEFP avaient publié leur premier "tableau de bord" sur l’évolution des demandes d’activité partielle à travers un tableau de bord. 415.000 entreprises avaient déposé des dossiers pour un total de 3,9 millions de salariés ; en deux jours, ce sont donc plus d’un million de salariés supplémentaires qui pourraient intégrer le dispositif si l’administration donne son feu vert.
Qui utilise le plus l’activité partielle ? Selon les données provisoires du tableau de bord, les entreprises de moins de 20 salariés sont surreprésentées dans les dossiers déposés : leurs salariés représentent 42% des demandes alors que ces établissements représentent 34% de l’emploi privé. À l’inverse, les salariés qui travaillent dans les structures de plus de 250 salariés ne représentent que 13% des salariés en activité partielle alors que ces établissements recouvrent 20% de l’emploi salarié privé.
Deux tiers des demandes se concentrent dans quatre secteurs, rassemblant 58% des effectifs en chômage partiel. 21,4% d’entre elles viennent du commerce et de la réparation des automobiles ; 15,7% de l’hébergement et de la restauration ; 14,3% de construction et 12,8% des activité de services spécialisés, scientifiques et techniques.
1.607 heures indemnisables
Quant à la répartition régionale des demandes, elle reflète la densité de l’emploi salarié privé : l’Île-de-France pèse pour 20% des demandes, suivie de la région Auvergne-Rhône-Alpes (13,2%), Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.
Depuis le début de la crise, le gouvernement a progressivement adapté son dispositif d’activité partielle pour faire face à l’afflux exceptionnel de demandes et s’adapter aux conséquences de l’épidémie. Après le changement du mode de calcul de l’allocation d’activité partielle, son extension aux salariés en forfait-heures ou forfait-jours, son extension à de nouveaux secteurs (voir notre article du 30 mars), un arrêté daté du 31 mars et publié au JO du 3 avril 2020 fixe à 1.607 le contingent annuel d’heures indemnisables par salarié jusqu’au 31 décembre 2020 au titre de l’activité partielle, contre 1.000 heures jusqu’ici.
5,7 millions d’emplois potentiellement concernés
Avant cette période, en moyenne annuelle, seules 90.000 entreprises étaient couvertes par des demandes d’activité partielle, pour environ 200.000 salariés. Selon une estimation de l’OFCE, organisme rattaché à Sciences Po, le recours au chômage partiel pourrait concerner potentiellement 5,7 millions d’emplois au total en raison de la baisse de la demande dans les secteurs directement affectés par le confinement.
Référence : arrêté du 31 mars 2020 modifiant le contingent annuel d'heures indemnisables au titre de l'activité partielle pour l'année 2020, JO du 3 avril 2020. |