Jeunesse et sports : un programme territorial roboratif jusqu'aux Jeux de Paris
Une directive interministérielle détaille la feuille de route territoriale pour l'année scolaire 2023/2024 des nombreux dispositifs gouvernementaux en faveur de la jeunesse et des sports. Des dispositifs auxquels les collectivités territoriales sont régulièrement invitées à participer.
Une "directive nationale d'orientation pour le pilotage et la mise en œuvre au niveau territorial pour l'année 2023-2024", signée par Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, et Prisca Thevenot, secrétaire d'État chargée de la jeunesse et du service national universel, fait le point sur les politiques du gouvernement en faveur de la jeunesse, de l'engagement civique et du sport. Publiée au Bulletin officiel du ministère de l'Éducation nationale du 21 septembre, ce texte traduit, par son foisonnement, la multiplication des dispositifs mis en œuvre dans ces différents champs depuis quelques années.
Il y est tour à tour question de continuité éducative, de formation aux métiers de l'animation et du sport, d'autonomie des jeunes, d'égalité des chances et d'engagement, mais aussi de la dimension sociale et inclusive, de la sécurisation des pratiques et du renforcement de l'éthique et de l'intégrité du sport, et de l'accompagnement et du soutien de la vie associative et de ses acteurs.
Cette multitude de thèmes n'est pas due au hasard. Elle s'inscrit dans un calendrier contraint : "le compte à rebours qui nous mènera dans moins d'un an à l'ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024". Des Jeux qui, "au-delà des semaines de compétition […], sont l'opportunité de porter des projets structurants durant toute l'année 2023-2024".
Éducation et sport…
Adressées à tous les services déconcentrés de l'État, et en premier lieu aux préfets et recteurs d'académie, la directive vise également à impliquer les collectivités territoriales sur différents points. C'est par exemple le cas des questions liées à l'offre éducative périscolaire et extrascolaire, en lien notamment avec les PEDT (projets éducatifs de territoire), et plus généralement aux projets de continuité éducative portant par exemple sur les compétences psychosociales et l'éducation à l'environnement et au développement durable.
C'est encore le cas du dispositif Deux heures de sport en plus au collège, pour lequel les présidents des conférences régionales du sport seront mobilisés afin d'"engager une réflexion sur le déploiement du programme dans les territoires". D'autres dispositifs en faveur du sport visent explicitement le concours des collectivités : le Pass'sport, où elles serviront de "relais de proximité" pour mieux faire connaître cette aide aux familles et aux jeunes et atteindre l'objectif d'1,8 million de bénéficiaires, et le Savoir rouler à vélo, qui doit s'étendre à l'ensemble du territoire avec un objectif national de 200.000 attestations délivrées sur l'année 2023. Toujours au chapitre sportif, les collectivités pourront se mobiliser pour déployer le programme Clubs inclusifs, piloté par le comité paralympique sportif français.
… service civique et associations
En ce qui concerne le service civique, les préfets sont invités à s'appuyer "sur le pilotage territorial de l'intermédiation" qui permet à un organisme non agréé de bénéficier de l'agrément d'une autre structure pour accueillir des volontaires. Selon la directive, il s'agit d'une "modalité d'accueil en service civique utilisé par les collectivités territoriales et leurs groupements qui offrent un important potentiel de missions au service de l'intérêt général".
La directive précise en outre que "le soutien à l'emploi dans les associations nécessite également de renforcer le pilotage régional […] en lien avec Pôle emploi et les missions locales". Pilotage qui "doit permettre de mettre en lumière les complémentarités entre les différentes aides disponibles de l'État et des collectivités territoriales, notamment les postes Fonjep, avec d'autres dispositifs qui peuvent être mis à la disposition des associations". Au chapitre associatif encore, on relève que "la généralisation progressive de Guid'Asso [réseau d'accompagnement aux associations, ndlr] constitue une priorité majeure" et qu'"à l'aune des financements mis en place" une hausse du nombre de communautés de communes bénéficiant de cet accompagnement est attendue. Ce volet associatif est enfin complété d'un paragraphe sur le bénévolat où l'on apprend que la future "dynamique de reconnaissance du bénévolat" passera par un "portefeuille de compétences numérique développé par la Caisse des dépôts".
Au-delà du rôle que les collectivités peuvent jouer dans la mise en œuvre des politiques gouvernementales en faveur du sport et de la jeunesse, la directive nous apprend qu'un plan national d'adaptation de la pratique sportive au changement climatique sera annoncé à l'automne, de même que sera précisé prochainement le plan d'action du délégué ministériel à la grande cause nationale de l'année 2024, en l'occurrence la promotion du sport et de l'activité physique et sportive.