Intercités Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon : l'appel d'offres de mise en concurrence déclaré sans suite
Le gouvernement a déclaré sans suite l'appel d'offres de mise en concurrence des trains Intercités Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux pour lequel la SNCF était la seule candidate, a indiqué le ministère des Transports ce 17 décembre. "Au regard des difficultés économiques rencontrées par les acteurs ferroviaires suite à la crise sanitaire et en l'absence de perspective fiable de reprise des trafics, le gouvernement constate que les conditions ne sont pas remplies, à ce jour, pour permettre une concurrence juste et équitable, propre à garantir le meilleur service à l'usager au meilleur prix, et a décidé de déclarer sans suite l'appel d'offres en cours", a expliqué le ministère dans un communiqué. "L'Etat examinera les conditions d'une relance de la procédure de mise en concurrence, dès lors qu'il disposera d'une visibilité claire sur l'issue de la crise sanitaire", a-t-il précisé.
En annonçant dès janvier 2019 la mise en concurrence des "trains d'équilibre du territoire" (TET, plus couramment appelés Intercités) Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux, la ministre des Transports de l'époque, Elisabeth Borne, avait pourtant voulu montrer l'exemple. L'objectif était d'avoir un nouvel exploitant en 2022. Mais le processus a pris du retard et la pandémie de coronavirus - qui a asséché les finances des opérateurs - a amené les rivaux potentiels de la SNCF à préférer l'ouverture à la concurrence des TER, en invoquant selon la profession des dossiers trop imprécis, des garanties insuffisantes de l'Etat ou des travaux à venir sur les voies.
Dans une note interne, la SNCF indique que le ministère des Transports l'a informée de sa décision sans suite, dans un courrier mercredi. SNCF Voyageurs en "prend acte" et "regrette qu'il n'ait pas été permis à l'entreprise et aux agents engagés dans ce projet de démontrer la qualité de l'offre préparée depuis des mois, leur expertise, et leur capacité à innover au service des voyageurs".
L'opérateur historique va donc conserver pour le moment l'exploitation des deux lignes, à qui le gouvernement envisage de "donner un essor renouvelé" en fonction des conclusions d'une étude sur le développement de nouvelles lignes TET qui doit être remise au Parlement "et en cohérence avec la restructuration de certaines liaisons aériennes intérieures". Le service sera aussi intensifié avec, "d'ici 2022", quatre allers-retours quotidiens entre Nantes et Bordeaux (au lieu de trois aujourd'hui) et trois allers-retours entre Nantes et Lyon (contre deux), selon le ministère des Transports.