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Transports - Intercités : les inquiétudes subsistent après les annonces du gouvernement

Les représentants des usagers des transports et de l'industrie ferroviaire ont réagi avec inquiétude, le 22 février, après les annonces faites par le gouvernement le 19 février au sujet de l'avenir des trains Intercités ou trains d'équilibre du territoire - TET (lire notre article ci-contre). Lors du point d'étape sur la feuille de route concernant ce réseau, le secrétaire d'Etat aux Transport, Alain Vidalies, a annoncé que le renouvellement du matériel roulant existant sur 3 des 22 lignes existantes serait soumis à un appel d'offres, tout en passant une commande séparée à Alstom et en se désengageant financièrement de 6 des 8 lignes de trains de nuit.
Dans un communiqué, la Fédération des industries ferroviaires (FIF), qui regroupe les industriels du secteur, a regretté que le montant des investissements dans le matériel roulant (1,5 milliard d'euros) ne soit pas revu à la hausse. "Le montant annoncé se situe en deçà même du bas de la fourchette - entre 2,5 et 3,2 milliards d'euros - des préconisations du rapport de la commission Duron" sur le sujet, souligne-t-elle. La FIF regrette également que ces investissements ne portent que sur quatre lignes de jour (dont trois soumises à appel d'offres), ce qui "sous-entend un taux de renouvellement plus faible pour les autres lignes, notamment celles du grand bassin parisien". Elle met également en doute la date de 2020 pour la livraison du matériel qui sera renouvelé après appel d'offres sur les trois lignes dites "structurantes". Un délai qu'elle juge "irréaliste compte tenu des délais liés à ce type de procédure plus proches de 6 à 7 ans que de 4 ans". Or ce délai ne sera pas sans conséquence, selon elle, sur la survie de certains sites industriels. "De tels délais auront pour effet de menacer directement la survie de sites industriels français concernés, notamment celui [de l'usine Alstom, NDLR] de Reichshoffen".
De son côté, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) voit dans le renouvellement du matériel roulant une "décision positive", même si seules trois lignes dites "structurantes" sont concernées par l'appel d'offres, Paris-Caen-Cherbourg étant traité séparément. "Les autres relations Intercités de jour, radiales et transversales, sont tout aussi indispensables à l'aménagement du territoire : elles doivent aussi bénéficier d'un matériel adapté et de qualité", a-t-elle souligné dans un communiqué. Mais la Fnaut juge "prématurée" la décision de l'Etat de se désengager financièrement de la majeure partie des trains de nuit. Cette "forte amputation de l'offre de nuit" peut conduire à une "aberration écologique", la clientèle risquant de se reporter  "bien davantage sur l'autocar ou l'avion que sur le TGV de jour", estime-t-elle. Le gouvernement a lancé un "appel à manifestation d'intérêt" pour permettre à d'éventuels opérateurs ferroviaires de proposer des solutions alternatives d'exploitation d'ici le 1er juillet. Mais la Fnaut estime que ce délai est "trop court", et rappelle que "les nouveaux opérateurs ne pourront pas exploiter aussi des relations de jour afin de mieux équilibrer leurs comptes".