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Logement social - Insécurité : Plaine Commune Habitat assigne l'Etat en justice pour "rupture d'égalité"

Agressions physiques, agressions verbales, cambriolages, menaces, trafics divers, occupations illicites des parties communes et des espaces extérieurs des immeubles… Plaine Commune Habitat a alerté l'Etat à plusieurs reprises de "la détérioration incessante de la situation relative à la sécurité de ses locataires et de son personnel de proximité". En septembre dernier, il a même adressé une mise en demeure au préfet de la Seine-Saint-Denis demandant l'augmentation des effectifs de police. Ces démarches étant restées sans réponse, l'office public de l'habitat (OPH) a déposé le 3 novembre une requête au tribunal administratif de Montreuil dans laquelle il demande "d'annuler le refus du préfet de la Seine-Saint-Denis de porter à au moins 500 agents les effectifs de la Police nationale dans le commissariat de Saint-Denis et d'augmenter dans les mêmes proportions, les effectifs dans les autres commissariats situés sur le territoire de Plaine Commune".
"Nous lançons cette procédure car nous ne pouvons et ne voulons pas abandonner nos locataires et nos collaborateurs. Comme tout autre citoyen, ils ont droit à la tranquillité et à la sécurité", explique Stéphane Peu, président de Plaine Commune Habitat. "Les effectifs sont en total décalage avec les besoins locaux. A Saint-Denis, on compte environ 1 policier pour 400 habitants (Ndlr : 290 policiers au commissariat de Saint-Denis). C'est deux fois moins que dans le 18e arrondissement dont la population est équivalente !"
L'OPH intercommunal, qui dispose d'un parc de 18.000 logements sociaux (il loge 1 habitant sur 8 du territoire de Plaine Commune et 1 sur 3 dans la ville de Saint-Denis), a consacré près de 10% de son budget 2016 à la lutte contre l'insécurité, soit 1,78 millions d'euros pour des travaux de sécurisation, vidéoprotection, gardiennage, service dédié aux relations avec la police... ou encore en frais d'avocats (l'OPH dépose plainte systématiquement en cas de dégradations et d'agressions, il engage des procédures contentieuses - dont des expulsions - contre les locataires fauteurs de troubles...).
Plaine Commune Habitat souligne également les effets collatéraux de l'insécurité : "Ces faits conduisent progressivement au départ de commerces de proximité, au refus d'intervention des prestataires de services et servent de justification pour fermer des services publics tels que des antennes de La Poste, de la CAF... laissant ainsi les habitants du territoire encore plus démunis."

 

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