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Elections / Communication - Inscriptions électorales : communiquer efficacement contre la "mal-inscription"

Beaucoup de Français ne votent pas parce qu'ils ne sont pas inscrits sur les listes électorales de leur commune. Ces "mal-inscrits" seraient au nombre de 7 millions ! Pour réduire leur nombre et, donc, lutter contre l'abstention en vue des élections de 2017, l'Association des maires de France et le réseau Cap'Com mettent à la disposition des communes une boîte à outils. L'objectif est de les aider à mieux communiquer sur le sujet.

Alors que l'élection présidentielle aura lieu dans huit mois, les Français disposant du droit de vote et ayant déménagé ne doivent pas tarder à faire les démarches nécessaires pour être inscrits sur les listes électorales de leur nouvelle commune. Après le 31 décembre prochain, il sera trop tard : pour voter, ils continueront alors à dépendre de leur ancienne commune. Dès lors, ces "mal-inscrits" pourraient s'abstenir de voter.
En attendant une réforme de la procédure d'inscription votée en juillet dernier et qui entrera en vigueur pour les élections municipales de 2020 (voir notre article du 21 juillet 2016), l'Association des maires de France (AMF) et le réseau Cap’Com appellent les communes à se mobiliser dès à présent pour réduire au maximum le nombre de ces situations aujourd'hui très répandues. En charge de la gestion des listes électorales, elles sont les mieux placées pour communiquer auprès des habitants sur les démarches d'inscription.

Cibler les nouveaux arrivants

Pour les aider, l'AMF et le réseau des professionnels de la communication publique ont conçu, avec l’expertise de l’Institut d’études politiques de Saint-Germain-en-Laye, un "kit" comprenant un document expliquant le phénomène de "mal-inscription" sur les listes électorales et un ensemble de ressources pratiques. Un clip vidéo est destiné aux élus pour les sensibiliser à l'utilité d'une communication ciblée en direction des publics "mal-inscrits". Si les élus sont prêts à agir, leurs services pourront se servir de quatre affiches réalisées par l'atelier graphique du groupe JC Decaux. Elles sont adaptables et utilisables librement. Ils pourront aussi s'inspirer de recommandations formulées par des professionnels de la communication, qui sont complétées par des exemples de visuels et une bibliothèque d’illustrations et d’accroches utilisables par les communes. On trouve aussi un article destiné à la presse territoriale.
En mettant en place leur campagne de communication, les communes ne devront pas se tromper de cible. Ce serait une erreur de privilégier les 18-20 ans, puisque les jeunes parvenant à la majorité sont inscrits automatiquement sur les listes électorales. Il est plus pertinent de s'adresser plus largement aux nouveaux résidents, en sachant que ce sont surtout des personnes jeunes (25-39 ans) et mobiles, que l'on trouve dans toutes les catégories de la population. Pour être efficace, la communication qui leur est destinée doit pouvoir être diffusée dans les espaces publics qu'ils fréquentent, tels que les mairies, les bureaux de poste, les universités, les crèches… Mais elle doit aussi viser les lieux de consommation, les espaces culturels et sportifs.
Endroits également incontournables : les réseaux sociaux et les sites internet sur lesquels le ton devra être "le moins institutionnel possible". Dans le but de susciter des inscriptions, le porte-à-porte fonctionne aussi très bien, comme l'ont montré des expérimentations scientifiques. Des partenariats avec la Poste ayant permis de s'appuyer sur les facteurs ont aussi obtenu de bons résultats. Toutes ces pistes doivent participer d'une stratégie qui, de préférence, multiplie les canaux et les supports et ne se contente pas de l'écrit.

Démarches par internet

Par ailleurs, une communication pertinente requiert "un vrai travail de création de messages et de supports". Pour ceux qui ne seraient pas inspirés, le kit apporte des idées. Comme ces slogans : "Voter là où j’habite, c’est plus logique !", ou "Voter, un droit qui peut s’envoler après un déménagement". Il est encore conseillé d'orienter les nouveaux résidents vers l'inscription via internet, facile et adaptée à ce public souvent très connecté.
Quelque 7 millions de personnes sont mal-inscrites (selon des estimations) et 3 millions sont des non-inscrits. Donc, près de 25% du corps électoral s'abstiennent ou sont susceptibles de s'abstenir du fait d'un système d'inscription devenu inadapté. Mais il n'y a pas fatalité. Réduire la mal-inscription est tout à fait possible et permettra d'augmenter la participation électorale, assurent l'AMF et Cap'Com. Des études scientifiques le montrent : la qualité de l’inscription est "un facteur déterminant" pour améliorer la participation électorale.