Inclusion numérique : un nouvel appel à projets pour former un million de personnes
Avec ce nouvel appel à projets sur l'inclusion numérique, le gouvernement espère couvrir l'ensemble du territoire. Au-delà des 15 millions d'euros débloqués par l'État, le gouvernement mise sur la mobilisation des collectivités territoriales et du secteur privé.
Le pass numérique doit permettre aux Français éloignés du numérique de bénéficier d'un accompagnement ou d'une formation adaptée via un réseau de structures labellisées. En déplacement à Bayonne jeudi 6 février, le secrétaire d'État au numérique, Cédric O, a annoncé sa "généralisation" en 2020 via un nouvel appel à projets doté de 15 millions d'euros. Le dispositif repose sur des conventions signées entre l'État et les collectivités où ces dernières s'engagent à financer le plan d'actions à hauteur de 50%. L'objectif du gouvernement est de mobiliser au total 30 millions d'euros d'argent public pour former 1 million de personnes. 49 collectivités à ce jour, surtout départementales, ont signé une convention et 11 "hubs" tête de réseau des acteurs locaux de l'inclusion numérique ont été mis en place avec l'aide de la Banque des Territoires (voir la fiche de présentation).
Structuration de l'offre locale
On rappellera que le pass numérique vise à créer, dans tous les territoires, un parcours de prise en charge des personnes souffrant "d'illectronisme". Les partenaires des conventions signées avec l'État s'engagent à former les agents au contact des usagers – secrétariats de mairie, bureaux de poste, espaces France services – pour identifier les besoins d'accompagnement. Ce diagnostic effectué, ils peuvent leur proposer des formations adaptées dans les structures préalablement répertoriées : associations spécialisées, espaces publics numériques, tiers lieux… Le pass numérique, concrètement des chèques ouvrant droit à des crédits d'heures de formation, permet à l'usager de les financer. Pour l'instant, un seul opérateur de pass numériques, Aptic, a été labellisé par le gouvernement pour éditer les chèques. Le prestataire a émis 50.000 chèques et prévoit d'atteindre le million d'ici la fin 2020. Ce chèque permet de se former dans 330 lieux de médiation numérique, "plus de mille" étant annoncés pour la fin de 2020.
Déploiement d'aidants connect
Sur les 13 millions de personnes affectées d'illectronisme, le pass numérique vise la fraction des personnes mal à l'aise avec le numérique ou rencontrant des difficultés à réaliser des formalités administratives en ligne. Un problème qui n'épargne pas les jeunes de la génération internet. "Les jeunes savent jouer à Fortnite et aller sur Snapchat, mais dès lors qu'il s'agit de s'inscrire à Pôle emploi ou de faire un CV, c'est plus difficile" a relevé Cédric O. Un enjeu souvent évoqué au regard des missions des espaces France services (voir notre article de ce jour).
Parmi les outils mis à disposition des partenaires des conventions, "aidants connect" (notre article), système qui permet aux aidants de réaliser des démarches administratives en lieu et place des usagers sans être tenus pour responsable des erreurs de déclaration qu'ils pourraient faire.
Le privé appelé en soutien des initiatives publiques
30 millions d'euros, ou plus exactement 15 si l'on s'en tient aux seuls financements de l'État, c'est peu en comparaison du nombre personnes à accompagner. C'est pourquoi le secrétaire d'État a profité de son déplacement à Bayonne pour lancer un appel au secteur privé. "On espère aller bien au-delà de 30 millions d'euros par la participation de certains opérateurs comme Pôle emploi, ou des entreprises privées" a-t-il déclaré. Un appel à la mobilisation des acteurs privés qui a un petit air de déjà-vu. Son prédécesseur, Mounir Mahjoubi, évoquait déjà cette piste en septembre 2018 lors du lancement du plan national pour un numérique inclusif (notre article). Ceux-ci ne semblent pas se précipiter.