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Immobilier : des prix toujours en hausse, des incertitudes pour la suite

La dernière note de conjoncture immobilière publiée par le Conseil supérieur du notariat esquisse une accalmie sur les transactions de logements anciens mais continue de constater des hausses importantes sur une partie du territoire. Les notaires s'interrogent sur les possibles conséquences à venir de l'inflation.

La dernière note de conjoncture immobilière publiée le 28 avril par le Conseil supérieur du notariat est intéressante à plus d'un point de vue : celui du logement d'une partie des Français évidemment, mais aussi celui de certaines dynamiques territoriales, de tendances socio-économiques… sans oublier, pour les collectivités, la dimension fiscale (droits de mutation et taxe foncière).

Qu'en retenir ? À fin février, on comptait 1,18 million de transactions de logements anciens en cumul sur un an. C'est un peu moins que le volume constaté six mois plus tôt (1,21 million), le Conseil supérieur évoquant à ce titre une "lente décrue des volumes" et une "accalmie avérée dans les offices notariaux qui se manifestera dans les mois à venir". Ainsi, après une année 2021 "anormale" au cours de laquelle propriétaires et acheteurs ont "accéléré, concrétisé, voire anticipé leurs projets immobiliers", l'année 2022 se profilerait comme celle d'un retour à "une activité plus classique".

Plus classique… mais en réalité très incertaine. En cause : l'inflation, qui pourrait avoir plusieurs effets. Tout d'abord, en pesant sur "le reste à vivre des potentiels acquéreurs", celle de venir "altérer la demande et donc faire baisser les volumes". Mais aussi celle de rendre plus difficile l'accès au crédit immobilier, avec une hausse des taux et des banques plus exigeantes (pour l'heure toutefois, la faible hausse des taux par rapport à l'inflation peut au contraire faire du prêt un placement…).

L'"envie de pierre verte"

À ce jour en tout cas, les notaires voient surtout une "pénurie de biens à vendre" générant une hausse des prix. Hausse qui pourrait elle aussi "exclure" certains acquéreurs potentiels. La note relève en outre une "raréfaction sectorisée des terrains à bâtir" susceptible de "projeter notamment les primo-accédants vers des constructions anciennes" (ce qui en soi, d'un point de vue "artificialisation des sols", n'est sans doute pas une mauvaise nouvelle…).

Les hausses constatées continuent de dire ce que le Conseil appelle l'"envie de pierre verte". Notamment parce qu'elles sont plus fortes pour les maisons individuelles (+9,1%) que pour les appartements (+4,6%), ce qui ne s’était pas produit depuis fin 2016. Et parce qu'elles sont plus fortes en province qu'en Île-de-France. En croisant ces deux axes, ce sont donc les appartements franciliens qui augmentent le moins (+0,6%), sachant que Paris affiche une légère baisse (-1,6%).

En province… et notamment sur le littoral, marché auquel la note consacre un focus. Un marché évidemment "très hétérogène", y compris sur une même façade (1.300 euros au mètre carré à Boulogne-sur-Mer contre 8.000 euros à Le Touquet-Paris-Plage…). Mais globalement, "l’année 2021 se distingue par des hausses de prix d’une amplitude jamais enregistrée sur les cinq dernières années dans la grande majorité des stations balnéaires étudiées", constatent les notaires, avec quelques communes, telles que Les Sables-d’Olonne, enregistrant des hausses de plus de 20% sur un an.

 

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