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Ile-de-France : la qualité de l'air s'est améliorée en 2021 mais pas encore assez, estime Airparif

La qualité de l'air s'est améliorée en Ile-de-France en 2021, mais ses 12 millions d'habitants restent soumis à des niveaux de pollution supérieurs aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui entraînent des milliers de décès prématurés, selon le bilan annuel publié par Airparif ce 5 avril.

La qualité de l'air s'est améliorée en Ile-de-France l'an dernier, "dans la poursuite des tendances observées ces dernières années", mais "60.000 Franciliens sont toujours exposés à des concentrations dépassant la valeur limite réglementaire française et européenne pour le dioxyde d'azote (NO2), le long des grands axes de circulation de l'agglomération parisienne" comme le périphérique et l'autoroute A1, a souligné Airparif dans un communiqué ce 5 avril, à l'occasion de la publication de son bilan 2021. "Pour les particules PM10, un dépassement de la valeur limite est encore relevé pour moins d'un millier d'habitants", selon l'observatoire de la qualité de l'air en Ile-de-France qui rappelle que la pollution de l'air est à l'origine de "pathologies chroniques graves, en particulier des pathologies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers".

11 épisodes de pollution constatés

Les concentrations en dioxyde d'azote et en particules (PM10 et PM2.5) sont en recul par rapport à 2019 et aux années précédentes, précise Airparif. Cette tendance à la baisse est liée au reflux des émissions causées par le chauffage résidentiel et le trafic routier, ainsi qu'à des "conditions météorologiques dispersives", avec des températures hivernales globalement clémentes, explique l'organisme. Par rapport à 2020 en revanche, année marquée par le Covid-19 et les mesures de confinement, "les niveaux en NO2, PM10 et PM2.5 ont légèrement augmenté".
En 2021, 11 épisodes de pollution ont été constatés, dont 10 dus à un dépassement des seuils d'information réglementaires pour les particules PM10 et un à cause de l'ozone pendant la période estivale, "soit le nombre de journées de dépassement le plus bas depuis dix ans".

Recommandations de l'OMS "largement dépassées"

Les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus strictes que la réglementation UE et durcies en 2021 pour prendre en compte les connaissances les plus récentes sur l'impact sanitaire de la pollution de l'air, sont "toujours largement dépassées pour l'ensemble des 12 millions d'habitants d'Ile-de-France", alerte toutefois Airparif. C'est le cas "sur l'ensemble de la région pour les particules fines PM2.5 et pour l'ozone, pour 95% des habitants pour le dioxyde d'azote et pour 80% des habitants pour les particules PM10".
Respecter les nouvelles lignes directrices de l'OMS permettrait d'éviter 7.900 décès prématurés chaque année, estime Airparif, qui se fonde sur une étude qu'il a publiée début 2022 avec l'Observatoire régional de santé Ile-de-France (ORS).
L'amélioration globale de la qualité de l'air est "une bonne nouvelle", a réagi auprès de l'AFP l'adjoint écologiste chargé des transports à la mairie de Paris, David Belliard, selon lequel "les efforts paient", en particulier ceux menant à "la diminution de la circulation des véhicules thermiques dans les centres urbains, notamment à Paris". L'élu souligne aussi le rôle des véhicules moins polluants pour expliquer ces "progrès" et déplore que la mise en place de la zone à faibles émissions (ZFE) de la région parisienne prenne "du retard car l'Etat ne nous donne pas suffisamment de moyens pour avancer".