Île-de-France : la gestion de 37 lignes de bus attribuée à des concurrents de la RATP
Transdev et l'opérateur milanais ATM vont obtenir la gestion de deux lots de bus jusqu'ici exploités par la RATP, soit 37 lignes, a annoncé ce 25 mars l'autorité organisatrice des transports Île-de-France Mobilités (IDFM). La RATP, via sa filiale RATP Cap Île-de-France, conservera un troisième lot, d'après IDFM. La décision doit être validée par un vote lors du prochain conseil d'administration d'IDFM, prévu le 10 avril.
Sur les six lots de bus ouverts à la concurrence à Paris et en petite couronne déjà attribués, la moitié ont donc été remportés par des concurrents de l'opérateur historique. Il en reste encore sept à répartir.
Transdev hérite du plus gros marché avec deux dépôts de bus et l'exploitation de 19 lignes en Seine-Saint-Denis et dans neuf arrondissements parisiens. D'après la RATP, 1.850 équivalents temps plein devront être transférés vers Transdev le 1er mai 2026, date de l'entrée en vigueur du contrat.
La surprise est venue du choix d'ATM, détenu à 100% par la municipalité de Milan, pour récupérer à partir du 1er mars 2026 la gestion de 18 lignes situées principalement dans le sud des Hauts-de-Seine. C'est la première implantation en France de l'opérateur milanais, qui va récupérer 750 équivalents temps plein de la RATP dans l'opération.
Au total, ce sont donc 2.600 équivalents temps plein qui vont quitter le giron de la RATP pour rejoindre des concurrents d'ici un an. Il est prévu que les salariés conservent leur salaire et leur régime spécial de retraite pour les salariés au statut, mais l'organisation du temps de travail peut être rediscutée.
Un dernier lot a été attribué à RATP Cap Île-de-France pour l'exploitation de 19 lignes de bus situées dans l'Essonne et dont une partie étaient jusqu'ici gérées par la filiale de la SNCF, Keolis.
En octobre dernier, une première vague d'attributions de délégations de service public avait vu la RATP remporter deux lots sur les trois mis sur le marché, le dernier étant remporté par Keolis.
D'ici 2026, le réseau de bus de la RATP va s'ouvrir à la concurrence avec le basculement de 19.000 travailleurs et 308 lignes de bus en dehors de l'établissement public RATP (soit vers des filiales du groupe, soit vers des concurrents ayant remporté les marchés).
Les plus gros lots, à savoir la plupart des lignes de bus de Paris intra-muros, seront attribués en dernier. Le tramway doit, lui, s'ouvrir à la concurrence en 2030, puis le métro à horizon 2039.