Grenoble déploie un "plan fraîcheur" pour lutter contre les canicules de plus en plus fréquentes
Confrontée à des vagues de chaleur de plus en plus nombreuses et intenses, la ville de Grenoble a annoncé ce 17 juin la mise en oeuvre d'un "plan fraîcheur" avec plus d'espace verts, de brumisateurs et moins de béton.
Située dans une cuvette qui peut devenir étouffante en été, Grenoble risque de souffrir de plus en plus de la chaleur. Avec le réchauffement climatique, la ville et Météo France prévoient jusqu'à 43 jours de canicule en 2050, contre 3 par an aujourd'hui, et ces périodes de forte chaleur pourraient être 15 fois plus intenses qu'actuellement.
Dès cet été, Grenoble met en œuvre un "plan fraîcheur" qui a été présenté ce 17 juin. La municipalité souhaite "créer des espaces plus frais pour des endroits plus vivables", note Gilles Namur, second adjoint au maire chargé de la Nature en ville, et "la fraîcheur passe par l'eau".
Brumisateurs et fontaines
A chaque nouveau pic de chaleur, à Grenoble et ailleurs, les fontaines se transforment en piscines improvisées, quand ce ne sont pas des bornes incendies qui sont ouvertes de force pour créer des geysers urbains. Pour contrer ces phénomènes interdits et dangereux, la ville va installer plusieurs brumisateurs près des bassins d'ornements, notamment dans le quartier populaire du Mistral, et des brumisateurs temporaires, suspendus en hauteur pour éviter les dégradations.
Ces projections de micro-gouttes "nous mettent dans des conditions sanitaires acceptables" et consomment très peu d'eau, avance Gilles Namur. "Nous avons la volonté de rouvrir les fontaines, de les rendre plus accessibles," ajoute l'adjoint au maire écologiste, Eric Piolle, ces brumisateurs étant une expérimentation appelée à s'étendre si elle fonctionne.
Des écoles transformées en centre de loisirs l'été bénéficieront de matériel pour jouer avec l'eau, comme des tuyaux percés. De nouvelles bornes-fontaines, pour boire, seront également installées, le long de nouvelles pistes cyclables par exemple. La ville envisage d'aménager, à terme, un bassin d'eau situé au sud de la ville, dans le quartier populaire de la Villeneuve, en plan d'eau à la baignade autorisée. Et rappelle, sur une carte dédiée aux points de fraîcheur, que la capitale des Alpes est entourée de montagnes et lacs d'altitude accessibles en bus.
Accélérer la végétalisation
Ce "plan fraîcheur" met aussi en avant l'objectif de végétalisation et de "débitumisation" de la ville, notamment autour des écoles. "L'arbre est un climatiseur", avance Gilles Namur. Plus de 550 arbres ont été plantés cet hiver à Grenoble, malgré la crise sanitaire. "Le bilan arbres plantés/arbres coupés est une nouvelle fois positif, comme c’est le cas depuis 2015", souligne la ville qui se fixe comme objectif 15.000 arbres supplémentaires d'ici 2030. D’ici 2023, 11 parcs, places et squares créés ou rénovés seront en outre végétalisés, promet aussi la municipalité.