À Granville Terre et Mer, le réemploi de jouets rassemble (50)

"L’association Rejouets crée du lien entre les habitants tout en leur apportant des services et une sensibilisation sur les thèmes de la parentalité et du réemploi des jouets. Elle apporte un nouveau regard citoyen sur les modes de consommation. Ses activités sont tout à fait complémentaires à la politique jeunesse et loisirs de notre municipalité qui a signé un plan éducatif local (PEL) et dispose d’un foyer de jeunes, d’une médiathèque et bientôt d’un pôle jeunesse", témoigne le maire de Cérences, dans la Manche (1.904 habitants), Jean-Paul Paye.  La commune héberge gracieusement l’association.

Lier réemploi et animation du territoire

Inspiré par une autre association granvillaise de récupération et de recyclage du papier administratif, un petit groupe d’habitants, en majorité des jeunes parents, a souhaité animer son territoire autour du réemploi du jouet. "Nous nous sommes rendu compte qu’il n’existait rien pour valoriser les jouets, qui constituent pourtant d’énormes déchets", raconte la coordinatrice de l’association Rejouets, Christelle Gaschy. En 2009, le groupe crée l’association et cherche dès le départ à tisser des liens avec les collectivités, les structures et les associations du territoire. Les premières collectes de jouets débutent quelques mois plus tard ; elles sont stockées chez un particulier. Les communes, sensibles à cet enjeu, prêtent facilement des salles pour accueillir les animations. Cérences propose gratuitement deux salles dans l’ancien presbytère, où sont aménagés un espace de tri, un bureau et une ludothèque. Un poste de coordinatrice est créé grâce au dispositif régional des emplois-tremplin. En 2018, Un petit local privé est également loué dans une commune voisine, Bréhal, pour y aménager une boutique de revente de jouets réparés, tenue par les bénévoles.

Dimension intercommunale dès le départ

Même si l’association peut toujours compter sur un conseil d’administration et 25 à 30 bénévoles très actifs, la création d’un second poste en 2017 est nécessaire pour animer et coordonner la ludothèque. Si l’association a pris cette ampleur, c’est qu’elle a choisi dès le départ d’œuvrer à l’échelle intercommunale à travers ses activités itinérantes (le matériel est transporté dans une camionnette), de l’ex-communauté de communes "Entre Plage et Bocage" à l’actuelle communauté de communes "Granville Terre et Mer". Elle accueille ainsi chaque semaine entre 80 et 100 personnes dans trois communes et près de 2.000 lors de la saison estivale. Les liens avec les collectivités sont donc constants, d’autant que des élus intercommunaux assistent aux assemblées générales de l’association, même s’ils n’y sont pas adhérents.

Diversifier les sources de financements

Aujourd’hui, les deux postes et les activités (65.000 euros du budget annuel) sont financés par une convention pluriannuelle signée avec la CAF (label espace de vie sociale), les prestations d’animation menées auprès d’écoles, de centres de loisirs, de mairies, d’Ehpad, etc., la vente des jouets, les collectivités partenaires, l’Agence du service civique, la Fondation de France (financement au démarrage), la DDCS, la région, le département, ainsi que le dispositif des contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE) pour le second emploi. S’il fallait donner les secrets du développement et de la longévité de l’association, sa coordinatrice citerait la diversité des partenariats, le suivi de la presse locale, mais aussi la liberté d’action et la motivation des bénévoles. "Nous nous sommes toujours dit qu’il fallait que cette activité reste un plaisir…"