Gens du voyage : Bruno Retailleau annonce un plan d’action
Interpellé par la députée Nathalie Colin-Oesterlé (app. Horizons, Moselle), lors de la séance des questions au gouvernement de ce 23 octobre, sur les mesures que le gouvernement entendait prendre pour faire face aux occupations illégales de terrains par les gens du voyage, le ministre de l’Intérieur a fait part de son intention "d’appliquer très rapidement un plan d’action" en la matière.
Un plan qui devrait passer par la loi, Bruno Retailleau rappelant que deux propositions de loi avaient déjà été déposées en ce domaine. L’une au Sénat, qui vise à consolider les outils des collectivités permettant d’assurer un meilleur accueil des gens du voyage. Adoptée par la Chambre Haute le 19 janvier… 2021, elle n'a jamais été examinée par les députés depuis. L’autre à l’Assemblée nationale, qui vise à réformer l’accueil des gens du voyage, déposée tout récemment – le 15 octobre dernier – par 19 élus du groupe Horizons, dont Nathalie Colin-Oesterlé.
Après avoir indiqué qu’il fera "d’abord en sorte que se noue un dialogue direct avec la communauté des gens du voyage", Bruno Retailleau a jugé qu’"un certain nombre de précisions devr[aie]nt être apportées, notamment aux schémas départementaux d’accueil et d’habitat des gens du voyage", arguant que l’on dispose de "davantage d’outils lorsque nous ouvrons officiellement des aires d’accueil", même si "les gens du voyage refusent de s’y installer même lorsqu’elles sont ouvertes". Il a également annoncé qu’il "prendr[a] de nouvelles mesures d’ordre public, d’enquête patrimoniale et de réparation des dommages", considérant que "personne n’est au-dessus de la loi".
Arguant de plusieurs occupations illégales récentes en territoire mosellan, ayant parfois donné lieu à "des dégradations considérables", mais aussi à "des élus menacés", voire "violentés", la députée Colin-Oesterlé a mis en avant "l’exaspération des maires et des habitants" face à une situation qui "devient ingérable", "partout en France". Fin septembre dernier, le préfet de Loir-et-Cher reconnaissait devant la presse "mesurer le degré d’exaspération des élus et des habitants", alors que des élus locaux avaient récemment été "molestés et intimidés". Il indiquait à cette occasion avoir mis en place une "task force" pour gérer de telles situations conflictuelles, comprenant "des agents des forces de sécurité, mais aussi de la direction départementale des territoires, de l’Education nationale, de la caisse des allocations familiales, de l’agence régionale de santé ou encore de la direction départementale des finances publiques". Il avait toutefois également rappelé à cette occasion que le schéma départemental d’accueil des gens du voyage n’était "pas conforme", deux aires d'accueil faisant défaut. Une situation qui perdure, les différentes collectivités se renvoyant la balle, mais à laquelle il entend mettre rapidement un terme.