Garantie jeunes universelle : l'UNML plaide pour plus de souplesse, d'intensité et une allocation récurrente
Dans le cadre de la réflexion lancée en début d'année 2021 sur la Garantie jeunes universelle, l'Union nationale des missions locales a présenté ses propositions à la ministre Élisabeth Borne le 20 avril 2021. Elle plaide pour "un dispositif où le jeune est suivi de manière intensive, avec un engagement, une allocation et une durée plus ou moins importante".
Alors que le ministère du Travail a annoncé en janvier 2021 le lancement d’un travail sur "le dispositif de Garantie jeunes universelle", qu'un rapport du Conseil d'orientation des politiques de jeunesse sur la Garantie jeunes "de demain" a été remis dans la foulée (voir notre article du 8 janvier 2021), les instances de l’Union nationale des missions locales (UNML) ont mis en place une consultation mobilisant les parties prenantes du réseau, à savoir élus, directions et équipes de professionnels. Le fruit de cette consultation a été présentée le 20 avril 2021 à Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.
"Nous estimons qu’il y a 150.000 jeunes qui pourraient bénéficier d’un accompagnement intensif complémentaire à celui de la Garantie jeunes actuelle", précise le président du réseau dans un entretien accordé à AEF info. Selon les résultats de la mission concernant les jeunes précaires réalisées par la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) en mars 2021, 150.000 à 220.000 jeunes sont précaires et sans solution, soit 16 à 22 % de l’ensemble des "Neet" (1), indique un document de l’UNML.
L’ambition est d’avoir "un dispositif où le jeune est suivi de manière intensive, avec un engagement, une allocation et une durée plus ou moins importante", indique le président de l’UNML. La Garantie jeunes "fonctionne très bien" mais elle s’adresse aux plus éloignés de l’emploi, avec un accompagnement intensif sur une durée longue. L'UNML considère qu’il existe un droit à l’accompagnement avec le Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (Pacea) dans lequel pourrait s'inscrire la Garantie jeunes universelle. Elle pourrait ainsi, concerner, une partie des jeunes déjà inscrits en Pacea. L'UNML décrit aussi une "démarche d’aller-vers" qui interviendrait en ligne et sur le terrain.
Importance de l’allocation attribuée
L’Union des missions locales souligne aussi l’importance de l’allocation attribuée dans le cadre de cet accompagnement. "Nous voyons des jeunes qui sont, de plus en plus, en situation de précarité financière. Cette précarité doit être levée", tranche Stéphane Valli. Le réseau propose donc une allocation récurrente, dont le montant pourrait varier en fonction de la problématique rencontrée par le jeune et aussi dans le temps. "Nous avons besoin du maximum de souplesse" pour que les conseillers puissent moduler en fonction des besoins, tant pour l’allocation que pour l’intensité du suivi. En complément, il s’agirait aussi de "mobiliser des financements complémentaires" qui pour certains existent déjà, dans le domaine de la santé, de la mobilité et du logement en fonction des problématiques du jeune.
L’UNML défend enfin l’idée que "le jeune doit pouvoir s’adresser à l’ensemble du service public de l’emploi". Il n’y a pas "d’exclusivité" des missions locales, estime son président. "Il faut que le jeune puisse bénéficier de l’accompagnement qui satisfait ses besoins, à Pôle emploi, l’Apec ou en mission locale". Toutefois l'accompagnement intensif "serait principalement porté par notre réseau, comme c’est déjà le cas", poursuit-il, soulignant les "bons résultats" enregistrés par les missions locales dans ce domaine.
(1) Neet : Not in Education, Employment or Training, est une classification sociale d'une certaine catégorie de personnes inactives.