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Politique générale - François Fillon veut un "dialogue constructif avec les élus"

"Nous n'opposons pas efficacité économique, rigueur budgétaire et cohésion sociale", a déclaré le Premier ministre, François Fillon, dans son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale ce mercredi 24 novembre. Les efforts du grand emprunt avec les 35 milliards d'euros d'investissements d'avenir seront contrebalancés par "la rigueur budgétaire pour réduire les déficits", a-t-il insisté. "Tout l'équilibre de notre politique réside là."
"Il n'y aura plus de dépense publique supplémentaire pour relancer la croissance", a aussi prévenu François Fillon qui vient d'être reconduit dans ses fonctions. Selon lui, il faut changer la logique de financement des entreprises en réorientant l'épargne vers les investissements de long terme. Le gouvernement proposera à l'Union européenne la création d'un fonds européen de capital risque.
Le gouvernement s'attaquera à la réforme de fiscalité, "chef d'oeuvre de complexité", a souligné le Premier ministre, tout en précisant qu'il n'y aurait "pas d'augmentation d'impôt". La fiscalité doit servir notre compétitivité, rechercher la justice et être lisible, a-t-il détaillé. Le chef du gouvernement a déclaré que des propositions seraient faites avant l'été 2011 sur la réforme de la fiscalité du patrimoine, indiquant qu'une réflexion devait avoir lieu avec l'Allemagne. "Il y a urgence à rapprocher les fiscalités des pays qui ont la même monnaie", a-t-il lancé. La gestion rigoureuse de la dépense publique doit permettre de ramener les déficits à 7,7% du PIB en 2010, 6% en 2011, 4,6% en 2012, 3% en 2013 et 2% en 2014. "Cette trajectoire vertueuse nécessite une mobilisation sans faille de l'Etat mais aussi des régimes sociaux et des collectivités territoriales", pour permettre de stabiliser puis diminuer la dette publique à partir de 2012. "Avec une dette de 1.600 milliards d'euros, la France ne dispose pas de trésor caché pour se dispenser de ses efforts", a-t-il insisté. La maîtrise des finances publiques sera prochainement inscrite dans la Constitution, a-t-il rappelé. Le gouvernement fournira aux groupes politiques un document d'orientation "afin de voir si un consensus peut être atteint sur cette question".

Réforme de la dépendance

Au moment du Congrès des maires qui se tient en ce moment porte de Versailles, le Premier ministre a dit son "attachement à un dialogue constructif avec les élus", louant "la France des territoires". "Il n'y a pas d'un côté Paris et les territoires de l'autre, il n'y a qu'une seule France." "Je mesure l'effort que le gouvernement demande aux élus, je veux que l'on se dirige vers un dialogue approfondi au sein de la Conférence des exécutifs", a-t-il insisté, alors que le gouvernement a prévu le gel des dotations de l'Etat vers les collectivités ces trois prochaines années.
Parmi les chantiers à venir, le Premier ministre a cité la politique de la ville, le Grand Paris, le programme de rénovation urbaine, le logement. Mais sa priorité demeure l'emploi et la "flexisécurité". Il a rappelé l'objectif de doubler le recours à l'alternance et à l'apprentissage et appelé, là encore, à "un dialogue constructif" avec les régions. En matière de licenciements économiques, il est revenu sur la généralisation du contrat de transition professionnelle (CTP), aujourd'hui expérimenté dans une quarantaine de bassins d'emploi. Ce qui doit passer par un rapprochement avec la convention de reclassement personnalisé (CRP).
Le contenu de "l'agenda social" sera connu début 2011, a-t-il encore annoncé. Le Premier ministre a jugé "incontournable" la réforme de la dépendance. Une vaste concertation sur la régulation des dépenses de santé associera notamment les collectivités, au premier rang desquelles les conseils généraux. "Le traitement de la dépendance coûte 22 milliards d'euros et coutera 30 milliards d'euros dans les prochaines années", a précisé François Fillon.
Enfin, le Premier ministre a affiché sa volonté de combattre l'immigration clandestine et l'insécurité, au moment, où, la Loppsi 2 (loi d'orientation, de programmation et de performance de la sécurité intérieure) doit être discutée en seconde lecture à l'Assemblée, à partir du 14 décembre. "Les élus de terrain, les maires sont en première ligne", a-t-il encore souligné.
François Fillon, qui devait intervenir en clôture du Congrès des maires, jeudi, ne devrait finalement pas s'y rendre puisqu'il doit prononcer un nouveau discours de politique générale, devant le Sénat cette fois-ci.

 

 

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