Sécurité - France urbaine signe une convention avec l'Etat sur la lutte contre la radicalisation
Un mois et demi après l'Association des maires de France (AMF), c'est France urbaine qui avait rendez-vous au ministère de l'Intérieur, le 5 juillet, pour signer une convention visant à renforcer la coopération entre élus des grandes villes et d'agglomérations et l'Etat en matière de lutte contre les dérives radicales violentes. Cette convention identique à celle de l'AMF "fixe un cadre d'objectifs en matière de formation des élus et des agents des collectivités urbaines, de renforcement des capacités de détection et de prise en charge des cas de radicalisation, et prévoit la mobilisation par France urbaine de ses relais territoriaux", précise France urbaine, dans un communiqué du 5 juillet.
A cette occasion, la délégation emmenée par Jean-Luc Moudenc, président de France urbaine, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, a abordé plus largement la place des polices municipales dans la chaîne de sécurité. "L'Etat attend un rôle nouveau de la police municipale et des politiques locales de sécurité", a déclaré Jean-Luc Moudenc, à l'issue de cette rencontre.
Traduction de cette volonté : le ministre de l'Intérieur s'est une nouvelle fois montré favorable à un accès direct des policiers municipaux au système d'immatriculation des véhicules (SIV). Une revendication de longue date des policiers municipaux qui, aujourd'hui, sont obligés de passer par l'intermédiaire du commissariat ou de la gendarmerie. Lors de la réunion de la CCPM (commission consultative des polices municipales) du 23 février 2016, Bernard Cazeneuve avait déjà donné son feu vert, mais aucune date n'avait alors été communiquée.
En revanche, le ministre aurait opposé une fin de non-recevoir à la possibilité pour les policiers municipaux d'effectuer d'eux-mêmes des contrôles d'identité. Ce serait "plus difficile" à mettre en oeuvre, a reconnu Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne, président de Saint-Etienne Métropole et co-président de la commission sécurité de France urbaine, expliquant que les policiers nationaux étaient placés sous l'autorité du procureur de la République ce qui n'est pas le cas des policiers municipaux.
Bernard Cazeneuve se serait enfin engagé à étudier une révision du décret du 19 mai 2016 relatif à la domiciliation des personnes sans domicile stable. Ce décret, qui permet à toute personne de se domicilier dans la commune de son choix et de bénéficier d'aides sociales "sans contrôle de la pertinence", comporte des "risques importants", a fait valoir le maire de Saint-Etienne.