Fonction publique : le CSFPT demande à son tour la suspension du jour de carence
Les représentants des employeurs et des syndicats qui siègent au sein de l'instance de dialogue de la fonction publique territoriale ont émis ce vœu à l'unanimité.
Le conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) a adopté, lors d'une séance plénière ce 23 septembre, un vœu dans lequel il demande la suspension provisoire du jour de carence pour les arrêts maladie des agents publics. Les deux collèges de l'instance (employeurs territoriaux et organisations syndicales) demandent à l'unanimité, dans ce vœu, que la suspension du dispositif s'applique durant la période de crise sanitaire liée au Covid-19. Ils mettent en avant le "souci de préserver les agents asymptomatiques et leurs collègues d’une possible contamination". Il s’agit aussi, ajoutent-ils, de "préserver la santé des enfants, des familles et des personnes accueillies dans les différents services des collectivités".
L'initiative prise par le CSFPT constitue une nouvelle interpellation en direction du gouvernement. Qui prend la suite de demandes formulées séparément par les syndicats, les DRH territoriaux et les employeurs. Au début du mois, les représentants des personnels avaient écrit à la nouvelle ministre en charge de la fonction publique. Ils avaient rappelé que le jour de carence a été suspendu entre fin mars et début juillet. Ils ne voyaient donc pas pourquoi une disposition ne serait pas prise dans le contexte de recrudescence de la crise sanitaire au début de ce mois. "En tant qu’incitation à se rendre au travail malgré des troubles somatiques ou psychiques", la journée de carence "envoie un message à contre-courant des préconisations sanitaires les plus élémentaires devant inciter les agents, au moindre symptôme, à consulter et pour [le] Covid-19 à se faire dépister", écrivaient-ils.
Peu de temps après, l'association des DRH des grandes collectivités territoriales a établi le même constat et a appelé par conséquent le gouvernement à "suspendre" le jour de carence (voir notre article du 10 septembre 2020). Cette position est donc désormais partagée par les employeurs territoriaux. Dans un récent courrier à la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Philippe Laurent – en tant que responsable de la coordination des employeurs territoriaux – a réclamé "la suspension de la journée de carence durant la période de crise sanitaire liée [au] Covid-19". Une prise de position qu'il a rééditée, ce 23 septembre, en tant que président du CSFPT.
Au gouvernement, Amélie de Montchalin ne rejette pas catégoriquement les demandes qui lui sont faites. "Comme sur l’ensemble des mesures de lutte contre l’épidémie de Covid-19, des ajustements seront naturellement possibles, le cas échéant, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire", a-t-elle répondu aux syndicats.