Finances : les petites villes résistent plutôt bien… mais pas toutes

L'Association des petites villes de France (APVF) et la Banque postale ont publié le 12 juillet leur traditionnel "Regard financier sur les petites villes". La neuvième édition de cette étude, qui porte sur les comptes 2022, permet entre autres de témoigner de l'impact de l'inflation sur les finances de ces villes comptant entre 2.500 et 25.000 habitants… soit pas moins de 39% de la population française.

Le budget total hors dette des petites villes, dont le total s'élevait à 39,1 milliards en 2022 (soit une moyenne de 1.479 euros par habitant) a augmenté de 6,6% en un an. Une hausse principalement portée par celle des dépenses de fonctionnement (28,7 milliards, soit 1.085 euros par habitant, +5,9% par rapport à 2021)… elle-même évidemment fortement marquée par la hausse des dépenses d'énergie, qui ont bondi de 25% (et même de 30% pour les villes de plus de 10.000 habitants, soit un surcoût de 15 euros par habitant). Ces dépenses d'énergie représentent aujourd'hui pas moins de 26% des dépenses totales.

En matière d'investissement, le total des dépenses s'est élevé à 9,2 milliards, doit 348 euros par habitant. En sachant que cette moyenne cache de très fortes disparités : une petite ville sur quatre a investi moins de 185 euros par habitant tandis qu'une sur quatre a dépensé plus de 435 euros par habitant.

Côté recettes, on n'a pas les mêmes courbes. Il y a certes là aussi des hausses, mais moindres. Les recettes de fonctionnement ont progressé de 5,1%, portée par la hausse post-Covid des produits de la tarification des services (+13%), notamment en matière de stationnement (+17%) et de services sportifs et de loisirs (+29%). Ce redémarrage n'a toutefois pas permis de "dépasser le niveau de recettes de 2019", relève l'APVF.

Résultat du léger effet de ciseaux : l'épargne brute (5,1 milliards, 194 euros par habitant) a baissé de 1,9%. "Cet autofinancement, corrigé des remboursements d’emprunts, a notamment permis de financer 31% des investissements, complété par les recettes propres d’investissement pour plus de la moitié, et par le recours à l’emprunt", résume l'association. La dette a quant à elle "très légèrement progressé" (+0,5%), pour un encours de 781 euros par habitant (soit un euro de plus qu’en 2021).

"En dépit d’une situation financière difficile", avec ce repli de l’épargne brute, les petites villes ont "réussi à préserver, voire à accroître, leur niveau d’investissement", fait toutefois valoir l'APVF. Pour laquelle "la question de la préservation des capacités d’investissement, dans un contexte de probable maintien de l’inflation à des niveaux élevés, devra faire l’objet d’une attention toute particulière" en 2023.

Attention donc aussi à la situation "très variable d’une commune à l’autre". L'APVF continue de craindre un "accroissement des disparités entre petites villes du fait du choc inflationniste, certes partiellement amorti par l’établissement du filet de sécurité". Une inflation qui touche notamment les communes de 10.000 à 25.000 habitants, qui assument d'importantes charges de centralité. En n'oubliant pas que "la progressive disparition des aides pour faire face à la hausse des dépenses énergétiques pourrait contribuer à creuser les écarts de situations".

 

Pour aller plus loin

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis