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Pandémie - Fin de parcours pour la mission interministérielle de lutte contre la grippe aviaire

La délégation interministérielle à la lutte contre la grippe aviaire (Dilga) a rempli sa mission et il est mis fin à sa fonction. C'est en substance ce qu'indique un décret paru au Journal officiel le 6 mars 2012 abrogeant le décret de 2005 ayant créé le poste de délégué interministériel confié à Didier Houssin, directeur général de la Santé jusqu'en mai 2011. Les travaux conduits sous son autorité entre 2005 et 2011 ont permis de "doter les ministères concernés des outils de planification nécessaires et, plus généralement, d'assurer une prise en compte effective et durable des risques associés à la pandémie grippale par l'ensemble des administrations, entreprises et acteurs du monde associatif", indique le décret. Le Dilga et son équipe avaient notamment joué un rôle de sensibilisation dans la préparation des collectivités à un risque de pandémie à travers l'élaboration de "plans de continuité des services" de première importance, comme le demandait une circulaire de 2008 des ministères de l'Intérieur et de la Santé. 
Ce dispositif de préparation, prévu à l'origine pour une pandémie hypothétique de grippe aviaire (H5N1), a été mis à l'épreuve en 2009 mais pour un autre virus, celui de la grippe A (H1N1). Le rôle de la Dilga est alors passé au second plan dans la gestion de cette crise. Une campagne vivement critiquée par la Cour des comptes en février 2011.
La parution du décret mettant fin à la Dilga  intervient quelques jours seulement après la publication d'une étude américaine parue dans la revue Science, montrant que le virus de la grippe aviaire serait peut-être plus répandu mais moins dangereux qu'on le pensait. Cette étude menée par des chercheurs new-yorkais à partir de vingt études internationales impliquant quelque 13.000 participants dans le monde a permis de constater qu'entre 1 et 2% des personnes étudiées portaient des signes d'infection passée. En clair, des millions de personnes ont pu contracter le virus sans le savoir. On serait dans ce cas loin du taux de mortalité mis en avant par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon laquelle 58,6% des 573 personnes atteintes dans quinze pays depuis 2003 sont décédées. Les chercheurs estiment qu'en se limitant aux cas ayant entraîné une hospitalisation, l'OMS n'a pas pris l'exacte mesure du phénomène et recommandent une enquête élargie.

 

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