Transport fluvial - Feu vert ministériel pour l'avant-projet du canal Seine-Nord-Europe
Le ministre des Transports, Dominique Perben, a signé le 20 novembre, la décision d'approbation de l'avant-projet du canal Seine-Nord-Europe. Cet énorme projet - le plus important ouvrage de ce type depuis la réalisation du canal du Nord, en 1965 - vise à désenclaver le bassin de la Seine, qui a connu l'an dernier une hausse de 40% de son trafic de conteneurs, en l'ouvrant sur le réseau fluvial à grand gabarit du Nord de l'Europe. Il prévoit la réalisation d'un canal à grand gabarit de 106 kilomètres reliant l'Oise, près de Compiègne, au canal Dunkerque-Escaut près de Cambrai. Il intègre également quatre plateformes logistiques qui doivent permettre le développement d'activités logistiques, industrielles et touristiques en synergie avec le canal.
Selon le mode de réalisation retenu - contrat de partenariat ou maîtrise d'ouvrage publique -, le coût de l'ensemble est estimé par le ministère entre 3,17 milliards d'euros et 3,52 milliards d'euros hors taxe. A l'horizon 2020, le canal devrait permettre de transporter plus de 13 millions de tonnes, soit l'équivalent de
700.000 à 800.000 poids lourds par an. En plus des 4.000 emplois directs liés à sa réalisation, plus de 10.000 emplois pourraient être créés une dizaine d'années après sa mise en service.
Le ministre des Transports a demandé au président de Voies navigables de France (VNF) de prendre toutes les dispositions pour que l'enquête publique puisse démarrer en janvier prochain. Le gouvernement se dit prêt à engager des discussions sur le montage financier de l'opération avec les collectivités, l'Union européenne et les utilisateurs qui y contribueront au travers de péages. Un coordonnateur sera nommé prochainement pour organiser cette concertation. Il sera également conduit à rencontrer les autorités belge et néerlandaise pour examiner la possibilité d'un partenariat.
Anne Lenormand