Factures d’énergie : des commerces qui restent "en grand danger"
Si, pour le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, les milliards d’euros dépensés pour aider les entreprises à faire face à l’envolée des prix de l’énergie est "l’assurance-vie de l’économie française", comme il l’a dit aux Echos, le commerce fait la moue. Le mécanisme complexe dévoilé par l’exécutif le 27 octobre (voir notre article du 27 octobre 2022) n’est pas à la hauteur des enjeux, estime le Conseil du commerce de France, dans un communiqué du 2 novembre. "Le compte n’y est pas ! Le mécanisme d’amortissement des coûts de l’électricité mis en place ne suffit pas et ne couvre que 10 à 20% de la hausse des factures d’électricité : nos entreprises sont en grand danger", alerte le CDCF, qui rassemble une trentaine de fédérations commerçante. Ces mesures (amortisseurs électricité au 1er janvier 2023, guichet unique annoncé pour la fin novembre, avec augmentation des plafonds…) sont "malheureusement décevantes et ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation", estime le conseil, avec plusieurs exemples à l’appui. Et de citer une grande enseigne de jouets qui comprend 250 magasins pour 1.700 salariés en France. Sa facture de 2021 se montait à 1,2 million d’euros. Les prévisions de 2023 sont de 12 millions d’euros sans aide et de 10,2 millions d’euros avec aide. "Le mur du prix de l’énergie reste infranchissable", s’alarme le conseil, qui s’attend à des fermetures de magasins et des plans sociaux. En l’absence de nouvelles mesures, les entreprises "vont donc faire face à une équation insoluble : répercuter leurs coûts dans le prix de vente, (aggravant de manière massive l’inflation actuelle suivi d’un effondrement de la consommation), et prendre dès à présent la décision de réduire leurs investissements voire d’arrêter totalement leur activité".