Le département du Puy-de-Dôme limite le salage des routes
Pour un département de montagne comme celui du Puy-de-Dôme, la viabilité hivernale de la circulation pose de nombreux problèmes. Le sel n’est pas forcement efficace et nuit à la biodiversité. Des solutions alternatives ont donc été recherchées ; elles font du Puy-de-Dôme un département pilote en la matière.
Le sel, largement utilisé pour viabiliser la circulation automobile en hiver, n’est pas un produit miracle. Il ne sert à rien lorsque la neige est épaisse et par grand froid (-7˚C/ -9˚C). En grain, il n’est actif que s’il capte rapidement l’humidité pour former une saumure, si ce n’est pas le cas, il est évacué sur les bas-côtés par la circulation. En outre, des études montrent qu’il affecte les abris de la faune et les végétaux. Pour le département du Puy-de-Dôme, qui a la charge de 7.260 km de routes dont 2.000 km au-dessus de 800 m, la parade tient dans la combinaison de plusieurs dispositifs.
Pouzzolane, bouillie de sel : des alternatives au salage
Gilbert Marco, directeur des routes au conseil général, rappelle tout d’abord que le zéro verglas n’existe pas : "Nous communiquons en direction des automobilistes pour les inviter à s’équiper de pneus neige ou de chaînes ; dans un département de montagne, c’est un geste citoyen. Par ailleurs, pour limiter le recours au sel, nous utilisons la pouzzolane, une roche volcanique qui améliore l’adhérence des pneus, et, de plus en plus, la bouillie de sel." Nelly Priolet, ingénieure des travaux publics de l’Etat, détaille ces techniques : "La pouzzolane est utilisée sur des réseaux secondaires, généralement au-dessus de 800 m d’altitude. En 2007-2008, nous en avons utilisé 10.000 tonnes. C’est un gravier poreux et léger, moins cher que le sel. L’inconvénient est qu’il faut le balayer quand la neige fond pour éviter que les véhicules ne dérapent et il n’est pas réutilisable. La bouillie de sel est un mélange d’eau salée et de grains de sel : il est actif plus rapidement que le sel sec, permet de réduire les doses et évite la pollution des bas-côtés."
L’utilisation "raisonnée" du sel, alliée à une information constante des automobilistes, permet au conseil général de faire des économies. Sur un budget annuel de neuf millions d’euros consacré dans le Puy-de-Dôme à la viabilité hivernale, le sel comptait pour un tiers. Ce poste a pu être limité à un million d’euros sans que la sécurité ait à en souffrir. Cette performance permet également de limiter l’impact sur l’environnement. Utilisé à forte dose, le sel contribue à former une pâte asphyxiante pour les racines, il brûle les végétaux et pollue les nappes phréatiques. Des effets délétères que le département du Puy-de-Dôme entend maîtriser dans le cadre de son Agenda 21, en cours d’élaboration.
Luc Blanchard, pour la rubrique Expériences du site Mairie-conseils
Conseil départemental du Puy-de-Dôme
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