Communauté de communes de la Dombes : une recyclerie exemplaire (01)

Associé à la nouvelle déchetterie intercommunale de Châtillon-sur-Chalaronne, l’équipement a été conçu avec une approche bioclimatique et des matériaux à faible empreinte carbone. Diverses essences de bois d’origine locale ont été utilisées pour la structure, l’ossature des murs et le parement extérieur, tandis que des enduits de terre crue extraite du site habillent les murs intérieurs.

Frugale et fonctionnelle, c’est ainsi que les élus de la Communauté de communes de la Dombes ont souhaité que soit imaginée la recyclerie accolée à la nouvelle déchetterie de Châtillon-sur-Chalaronne inaugurée en 2023. Pour cette réalisation, la collectivité a fait le choix d’une conception écologique ambitieuse, alliant matériaux biosourcés (bois pour la structure, isolants) et géosourcés locaux. 

Cette approche « était évidente pour nous, étant donné la fonction du bâtiment et la dimension naturelle de notre territoire désormais distingué par le label Ramsar qui valorise les zones humides d’intérêt international, explique tout d’abord le vice-président de la communauté de communes de la Dombes, Christophe Monier. Notre appel d’offres a intégré des clauses particulières pour sélectionner des entreprises capables de mettre en œuvre ce type de matériaux. » 

Diversité des essences

D’un point de vue architectural, le bâtiment d’environ 900 m², structuré en trois zones (collecte et ateliers de réparation, boutique et espace de sensibilisation, administration-chaufferie) « est inspiré des halles et des bâtiments en pans de bois de Châtillon-sur-Chalaronne », poursuit Christophe Monier. Un rappel historique qui allait d’emblée dans le sens d’une approche écologique, puisque cette architecture « est intrinsèquement liée aux principes bioclimatiques avec ses grands débords de toit et lames bois brise-soleil », ajoute pour sa part l’agence d’architecture et d’urbanisme Lieux fauves qui a été chargée de la maîtrise d’œuvre.

Le projet a fait la part belle au bois : la structure en portiques et charpente bois, murs de façade en ossature bois est remplie d’isolant en fibres végétales et textiles recyclés, fabriqué à 60 kilomètres du chantier. Enfin, les menuiseries extérieures sont en bois, équipées de lames de bois horizontales fixes pour un effet brise-soleil. « Nous avons favorisé l’emploi de bois local et de bois brut [plutôt que lamellé-collé, N.D.L.R.] issu des filières d’Auvergne Rhône-Alpes en travaillant notamment avec l’interprofession Fibois 01 », ajoute Christophe Monier. Les essences naturellement durables ont été privilégiées : épicéa du Bugey et de Haute-Savoie pour les bois de classe d’emploi 2 (ossature, structure), douglas de Haute-Savoie pour le bardage, et bois du Massif Central pour les menuiseries intérieures et extérieures. L’origine locale a par ailleurs été étudiée pour l’approvisionnement de la chaudière à granulés.

La terre, une ressource locale

Autre aspect de la qualité environnementale de cette recyclerie, l’utilisation de terre extraite du site pendant le chantier pour élaborer les parements intérieurs (enduits de 4 cm d’épaisseur sur lattis bois) ainsi qu’un mur d’enceinte extérieur en pisé. En plus d’offrir un matériau local, abondant et à très faible énergie grise (aucune transformation, pas d’adjuvant), la terre contribue à réguler l’hygrométrie intérieure. « Plutôt que de choisir une technique et d’adapter la composition de la terre en l’amendant des éléments manquants, le principe ici, a été d’adapter la technique à la composition de la terre de site », détaille l’agence d’architecture. La terre fine (de type limono-argileux) observée sur le site se prête bien au torchis et aux enduits.

Des panneaux solaires vont prendre place sur la toiture des halles afin de fournir une partie de l’énergie consommée par l’équipement. Et l’eau de pluie est récupérée dans une cuve enterrée de 20 m3 pour les sanitaires, le lavage des véhicules et l’arrosage des espaces extérieurs. Une telle approche écologique sur le plan global « bénéficie aujourd’hui de soutiens publics qu’un projet plus classique n’aurait pas obtenus », souligne enfin Christophe Monier.

L’intercommunalité avait déjà expérimenté la construction d’un équipement public avec une forte ambition environnementale au travers de la nouvelle crèche (23 berceaux) inaugurée en 2023 à Neuville-les-Dames. « Le bâtiment de 400 m2 est porté par une structure en bois et paille : ce procédé utilise des bottes de pailles compressées de manière industrielle pour l’isolation du bâtiment. Enfin, le bâtiment dispose de panneaux photovoltaïques », précise l’équipe de communication de l’intercommunalité.

Une enveloppe de 2 024 000 euros HT (travaux + maîtrise d’œuvre)

Répartition du financement (HT) :

  • Autofinancement communauté de communes de la Dombes : 1 352 000 euros HT
  • Conseil départemental de l’Ain (déchets) : 150 000 euros
  • Conseil départemental de l’Ain (bois local) : 45 000 euros
  • Région Auvergne Rhône-Alpes (bois local) : 100 000 euros
  • État (dotation d’équipement des territoires ruraux) : 270 000 euros
  • Organom, syndicat de traitement : 7 000 euros
  • Ademe : 100 000 euros

Communauté de communes de La Dombes

Nombre d'habitants :

39632

Nombre de communes :

36
100 avenue Foch
01 400 Châtillon-sur-Chalaronne

Christophe Monier

Vice-président, en charge l’environnement

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