Châteauroux municipalise et relance ses centres sociaux (36)
La ville de Châteauroux a municipalisé quatre centres socioculturels, avec l’objectif de relancer leurs activités envers les habitants et notamment les jeunes. Les équipes en place ont intégré les effectifs de la ville et garderont une large autonomie sur les activités à mettre en œuvre.
Le 1er avril 2021 les quatre centres sociaux de Châteauroux, gérés jusqu’alors par une association, ont été municipalisés et sont devenus des centres socioculturels, avec les fonctions de maison de quartier et de centres sociaux. Depuis 2018, un déficit structurel inquiétant était apparu, en dépit du soutien de la ville et de la Caisse d’allocations familiales (CAF). De plus, cette dernière ne disposait plus des crédits locaux (supprimés à l’échelle nationale) pour financer ces centres sociaux. « Les bénévoles des conseils d’administration des centres se retrouvaient à gérer des budgets importants et déficitaires, tout en devant en assumer la responsabilité juridique », constate la maire-adjointe déléguée aux Affaires sociales, à la solidarité et à l'égalité femmes-hommes, Imane Jbara Sounni. « Beaucoup lançaient des appels à l’aide ou démissionnaient. »
La ville avait l’expérience de la municipalisation
La gestion par la ville d’une maison de quartier municipalisée depuis sa création a aussi contribué à franchir le pas de la municipalisation des quatre structures associatives. « Cette maison de quartier disposait de l’agrément centre social et répondait pleinement aux attentes de la population », souligne Christophe Beguet, de la direction de la politique de la ville et de la vie des quartiers.
Une municipalisation par étapes
Préparée et mise en œuvre avec l’aide d’un cabinet conseil, la municipalisation s’est faite par étapes. Le projet a d’abord été validé par les élus et, dans la foulée, par le conseil d’administration de l’association gestionnaire des quatre centres sociaux. La désignation de Christophe Beguet comme chef de projet a lancé la phase active. La démarche a ensuite été présentée lors de rencontres entre les élus et la collégiale de l’association gestionnaire, dont faisaient partie les directeurs des centres sociaux, puis aux équipes des quatre structures. Des réunions plus techniques, avec chaque corps de métier, ont ensuite permis d’élaborer des fiches de postes, de régler les questions relevant des ressources humaines et de faire un point sur les contrats en cours, à transférer ou à abroger. Point important de la démarche, le gros travail effectué par le service financier de la ville, pour transférer les budgets des centres sociaux dans celui de la municipalité.
Les bénévoles consultés
Des rencontres étaient également programmées avec les habitants investis dans les centres sociaux. « En raison du confinement imposé par le Covid, je leur ai téléphoné pour leur expliquer le projet et recueillir leur ressenti », explique la maire adjointe. À signaler également : la collégiale de l’association était associée à chaque étape du processus de municipalisation.
Une large adhésion et quelques craintes
La ville a proposé aux 56 salariés des centres sociaux de les intégrer à ses effectifs en contrat à durée indéterminée (CDI), au même salaire, et dans certains cas, à un montant supérieur, afin d’harmoniser avec les salaires de la collectivité, qui compte plus d’un millier d’agents (ville, métropole et CCAS). « Seulement quatre personnes n’ont pas poursuivi l’aventure, pour des raisons assez diverses », indique Christophe Beguet. Cette adhésion massive n’empêche pas certaines réticences de salariés, qui redoutent que la ville reprenne en main les activités et la gestion de manière trop directive. « Ce n’est pas du tout le but des élus, déclare Imane Jbara Sounni. Nous souhaitons seulement indiquer des grandes orientations, telles que développer les activités pour la jeunesse ou améliorer la participation des habitants, tout en laissant les équipes définir les projets et les moyens de leur mise en œuvre. »
S’adapter aux évolutions de la société
« L’objectif de cette municipalisation, affirme l’élue, est de décharger les bénévoles d’une responsabilité juridique trop lourde et de permettre aux équipes de se concentrer pleinement sur leur cœur de métier, en les débarrassant des tâches administratives. » Elle en appelle à un changement de culture « pour aller davantage vers les habitants, sans attendre qu’ils viennent par eux-mêmes dans les centres » (lire encadré). Elle reconnaît que ce changement est parfois difficile, mais qu’il est aussi nécessaire pour répondre aux évolutions de la société, marquées par l’arrivée régulière de nouvelles populations, qui ne sont pas habituées à fréquenter les centres sociaux.
2021, année de transition
Les équipes des centres socioculturels municipalisés vont être accompagnées dans le processus de passage d’une gestion associative à une gestion par la collectivité. Des séminaires sont prévus pour les aider à intégrer progressivement les aspects pratiques de la nouvelle organisation, ainsi que le changement de culture. L’enjeu est de développer la proactivité envers des habitants qui ne sont pas toujours en capacité de s’emparer des possibilités que leur offrent les centres socioculturels. Cette transition coïncide avec la révision du projet social en partenariat avec la CAF. C’est donc à partir de 2022 et surtout 2023 que la municipalisation produira tous ses effets.
Châteauroux Métropole
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Imane Jbara-Sounni,
Christophe Beguet
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