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Education - Etats généraux de la sécurité à l'école : vers une "sanctuarisation" des établissements ?

Les Etats généraux de la sécurité à l'école, convoqués par le ministre de l'Education nationale à la suite d'une série d'accidents graves dans des lycées du Val-de-Marne (94), se sont ouverts à la Sorbonne ce mercredi 7 avril. "On doit travailler sur la prévention, l'information, l'éducation", affirmait Luc Chatel, en février dernier, informant que son cabinet allait travailler avec un conseil scientifique composé de grands spécialistes en matière de violences scolaires afin d'éclairer sur les causes de ces violences et donner des réponses tant sécuritaires que préventives, tout en demandant aux représentants de la communauté éducative (enseignants, parents d'élèves, collectivités locales…) de faire remonter leurs contributions. Pendant deux jours, l'ensemble de ces professionnels doivent s'exprimer au cours de séances plénières, tables rondes et ateliers thématiques* afin d'élaborer des mesures applicables dès la rentrée prochaine. Si le ministre de l'Education, en ouverture des travaux, a plaidé pour un éventail de "solutions pragmatiques et innovantes" afin de répondre à "toutes les formes contemporaines de la violence en milieu scolaire", il a néanmoins souhaité que soient évoquées "les violences dont les médias parlent moins, comme la souffrance discrète, la souffrance contenue, la souffrance parfois profonde des professeurs, comme celle des élèves". Des violences dues à des actes répétitifs qui "perturbent le climat scolaire et qui doivent être traités dans la durée et requièrent un pluralisme de réponses", ont plaidé les organisateurs lors de l'ouverture. Le ministre de l'Education a répondu qu'il y proposerait jeudi des mesures "à court, moyen et long termes" pour endiguer le phénomène et "être à la hauteur de l'enjeu". Au cours de cette première journée, Luc Chatel a notamment prôné une meilleure prévention, protection, formation des professeurs ("une priorité clairement identifiée"), pour un dispositif de sanctions contre les élèves "mieux adapté et progressif" avant d'arriver au stade de l'exclusion.
"Prendre le temps pour faire face à un travail complexe, car il n'y a pas de recette miracle", a insisté de son côté Eric Debarbieux. Et le président du conseil scientifique de rappeler les postulats de départ pour faire diminuer les violences en milieu scolaire : "stabilité des équipes", "pédagogie coopérative, mais pas frontale ni permissive", "travail en équipe", "formation des élèves difficiles et ouverture de l'école aux parents".
Ces Etats généraux seront-ils l'occasion de trouver les solutions pour parer la violence dans les écoles ? Permettront-ils de sanctuariser les établissements scolaires comme le souhaitait Nicolas Sarkozy dans son discours du 28 mai 2009 ? Comment ne pas échouer là où, comme l'a rappelé Eric Debarbieux, "treize plans n'ont pas permis en France de diminuer le problème" ? Entre les objets de discordes entre le monde éducatif et l'Etat (la suppression de postes annoncés dans l'Education nationale), entre sécurité des professeurs et des élèves, violence affichée et sournoise, expériences françaises et étrangères, les participants auront fort à faire pour ressortir de ces deux jours avec des solutions concrètes. En tout état de cause, Luc Chatel l'a affirmé : "En aucun cas ces Etats généraux ne seront un point final sur la page que nous avons commencé à écrire ensemble."

 

Sandrine Toussaint

 

* La mesure de la violence, L'élève : auteur, victime de la violence, La prévention des discriminations, L'enseignant, la classe et l'autorité, La formation à la prévention de la violence, La "judiciarisation" et les droits des victimes, L'établissement face à la violence, les conditions de la mobilisation, Les règles du vivre-ensemble, La violence et la prévention situationnelle, Quels partenariats locaux contre la violence ? 

 

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