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Energie - Eolien en mer : le consortium EDF/Alstom remporte trois sites sur cinq

Le gouvernement a attribué ce 6 avril les lots du premier appel d'offres sur l'éolien en mer, d'une puissance cumulée de 2.000 MW, et annoncé le lancement d'un deuxième appel d'offres au second semestre 2012.

Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a annoncé ce 6 avril les résultats du premier appel d'offres d'éolien en mer qui avait été lancé en juillet dernier. Les offres des candidats ont été notées selon trois critères : la qualité du projet industriel et social (40%), le prix d'achat de l'électricité proposé (40%) et le respect de la mer et de ses usages (20%). La société Eolien maritime France (EMF), qui compte comme actionnaires principaux EDF énergies nouvelles et l'energéticien danois Dong Energy Power et propose des éoliennes fournies par Alstom, a remporté trois des cinq sites en jeu : Fécamp (Seine-Maritime 498 mégawatts), Courseulles-sur-Mer (Calvados, 450 MW) et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, 480 MW). EMF était également le mieux disant sur la zone de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor, 500 MW), mais le gouvernement a retenu le groupement arrivé en deuxième position, Ailes marines SAS, dont les actionnaires principaux sont le groupe espagnol Iberdrola et Eole-RES SA et qui propose des éoliennes fournies par Areva. Cette décision a été prise afin de maximiser les retombées industrielles, chacun des groupements ayant promis des créations d'usines et d'emplois s'il était retenu, a expliqué Eric Besson.
Le cinquième site en jeu, Le Tréport (Seine-Maritime et Somme), pour lequel un consortium mené par GDF Suez était seul à concourir, a en revanche été déclaré sans suite. Faute de "concurrence suffisante", il présentait "le prix d'achat de l'électricité le plus élevé parmi les cinq zones", entraînant à lui seul "une surcharge de l'ordre de 500 millions d'euros pour la contribution au service public de l'électricité", a justifié le ministre, ce qui aurait entraîné "une augmentation inconsidérée des factures d'électricité".

10.000 emplois industriels attendus

Les lots attribués génèreront "7 milliards d'euros" d'investissements et "la création de 10.000 emplois industriels directs dans les régions Pays-de-la-Loire, Bretagne, Basse-Normandie et Haute-Normandie", avec la création d'usines de fabrication d'éoliennes à Saint-Nazaire, Le Havre et Cherbourg, a mis en avant le ministre.
Alstom a confirmé qu'il allait ouvrir des usines à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Cherbourg (Manche), comme il s'y était engagé s'il obtenait au moins trois sites, et qu'il recevrait plus de deux milliards d'euros de commandes sur plusieurs années. Le groupement emmené par EDF "représente la création d'environ 7.500 emplois directs et indirects", ont indiqué les partenaires. Jacques Auxiette, président de la région Pays-de-la-Loire, s'est réjoui des résultats de l'appel d'offres. "Ce jour, à marquer d’une pierre blanche, signale l’entrée de la région dans l’ère industrielle dédiée aux énergies marines renouvelables", a-t-il déclaré. "En novembre dernier, le groupe Alstom, partie prenante du consortium mené par EDF énergies nouvelles, a annoncé l’implantation à Saint-Nazaire du premier site au monde dédié à la production et à l’assemblage d’éoliennes offshore, a-t-il rappelé. En remportant trois sites sur cinq, le groupe atteint ainsi la taille industrielle critique lui permettant d’engager des investissements conséquents et de créer plus d’un millier d’emplois en Pays-de-la-Loire. La confirmation de l’implantation d’un tel donneur d’ordre va également générer un appel d’air pour l’implantation de nouvelles entreprises liées aux énergies marines renouvelables. Cette décision vient consacrer la stratégie de la région, alliée en la circonstance à la Basse-Normandie, pour créer les conditions propices au développement d’une filière industrielle complète et nous conforter dans notre choix de placer l’innovation, l’industrie et le développement durable du territoire au coeur de la stratégie économique régionale."
Iberdrola a annoncé de son côté que son projet pour Saint-Brieuc allait "générer" 2.000 emplois en France. Ces emplois seront situés "principalement dans le Grand Ouest, dont une partie significative en Bretagne", a précisé le consortium, ajoutant qu'à titre d'exemple, la ferme éolienne "permettra la création de 140 emplois directs dans la baie de Saint-Brieuc pendant toute la période d'exploitation, soit vingt ans au minimum". Iberdrola a aussi confirmé la construction au Havre de deux usines de son partenaire Areva, qui seront dédiées à la fabrication d'éoliennes.
Par ailleurs, Eric Besson a annoncé que le lancement du deuxième appel d'offres prévu dans le cadre du Grenelle de l'environnement, qui devait initialement avoir lieu avant l'élection présidentielle, interviendrait au deuxième semestre, ce qui donnera une occasion à GDF Suez pour se rattraper. Cette deuxième tranche comprendra la remise en jeu de la zone du Tréport (Seine-Maritime) et le site de Noirmoutier (Vendée), déjà préselectionné par le gouvernement, en plus d'autres zones non encore déterminées.
Au total, les quatre zones attribuées lors du premier appel d'offres permettront d'atteindre une capacité de production d'électricité d'environ 2.000 mégawatts, alors que la puissance maximale des cinq zones mises en compétition était de 3.000 mégawatts. Mais l'objectif d'une capacité totale de 6.000 mégawatts dans l'éolien en mer français en 2020 sera bien atteint grâce au deuxième appel d'offres, a assuré le ministre.

 

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