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Energie - Energies renouvelables : feu vert du Conseil supérieur de l'énergie à la feuille de route du gouvernement

Le projet d'arrêté gouvernemental sur l'évolution des énergies renouvelables en France a été adopté vendredi 15 avril par le Conseil supérieur de l'énergie, ouvrant la voie à sa prochaine publication au Journal officiel. Organe consultatif en matière de politique énergétique, le CSE est composé notamment de députés, de sénateurs et de représentants de collectivités territoriales, de consommateurs et d'entreprises du secteur énergétique.
"Le texte a été adopté à une confortable majorité", a indiqué à l'AFP Damien Mathon, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables (SER). "Il a été un peu amendé, mais cela ne présage pas que ces amendements seront retenus par le gouvernement", a-t-il ajouté. Ces amendements revoient notamment à la hausse les objectifs de développement en termes de puissance installée qui avaient été fixés pour l'éolien terrestre aux horizons 2018 et 2023, a précisé le SER dans un communiqué.
La principale organisation professionnelle du secteur, qui est membre du Conseil supérieur de l'énergie (CSE),  se réjouit aussi de l'introduction dans le texte de calendriers indicatifs de lancement des appels d'offres, mais regrette que les objectifs n'aient pas été relevés pour les énergies marines, l'éolien en mer et la cogénération biogaz. "Pour répondre aux objections du SER (...) concernant l'éolien offshore et les autres énergies marines, le gouvernement a proposé que, lors du prochain rendez-vous de 2018, certains objectifs jugés insuffisants soient revus en fonction des retours d'expérience et de l'évolution des coûts", a indiqué le syndicat professionnel.
Après cet avis consultatif du CSE, une publication du texte au Journal officiel pourrait intervenir au mois de mai, a-t-on indiqué dans l'entourage de Ségolène Royal. La ministre de l'Environnement et de l'Energie s'est engagée à publier d'ici juillet la totalité de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), texte réglementaire qui doit détailler sous la forme d'un décret l'évolution des différentes sources d'énergies jusqu'en 2023 et traduire sur le terrain les ambitions de la loi de transition énergétique (notamment la réduction à 50% à l'horizon 2025 de la part de l'atome dans la production d'électricité, qui devra être couverte à 40% par les énergies renouvelables en 2030).
Très attendue par les acteurs du secteur énergétique, sa publication était prévue initialement pour fin 2015, mais finalement seule la partie concernant les énergies renouvelables a été dévoilée début avril, l'exécutif se donnant davantage de temps pour trancher la question ultra délicate de l'évolution du parc nucléaire français.
De quoi alimenter un mécontentement grandissant parmi les plus fervents partisans de la transition énergétique, comme les ONG et les écologistes. De son côté, le réseau Sortir du nucléaire a dénoncé "un manque de vision et de courage politique inacceptables alors que les vieilles centrales représentent une menace croissante et que l'industrie nucléaire est en faillite".