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Mobilité - Energie-Cités prend position sur le livre vert de la Commission européenne

Energie-Cités, l'association de collectivités européennes promouvant une politique énergétique locale durable, a fait connaître le 13 mars sa position suite à l'adoption en septembre dernier par la Commission européenne d'un livre vert intitulé "Vers une nouvelle culture de la mobilité urbaine". A travers ce document, la Commission a fixé un calendrier européen pour la mobilité urbaine tout en respectant l'indépendance de responsabilité des autorités locales, régionales et nationales. A son programme figurent notamment le recensement des entraves à la mobilité urbaine, une déclinaison d'options stratégiques et de questions portant sur le sujet, l'idée d'un dispositif de labellisation des villes pilotes et la promotion du recours à la tarification routière urbaine. Depuis 2007, la Commission consulte de nombreuses parties prenantes dans le cadre de ce chantier qui aboutira à un plan d'action final validé à l'automne prochain. Citoyens et parties concernées ont d'ailleurs jusqu'au 15 mars pour lui soumettre leur opinion.

Consulté dès l'an dernier, le réseau Energie-Cités n'a pas attendu cette date pour engager la concertation auprès de ses membres et finaliser son avis.  "Au vu des tendances actuelles dans le secteur du transport, nous craignons que les propositions au cœur de ce livre vert ne soient pas alignées sur les objectifs "3x20" de l'UE (à l'horizon 2020, réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre, réduction de 20% de la consommation d'énergie et part des énergies renouvelables portée à 20%, NDLR). En l'état, il est à craindre qu'elles ne permettront donc pas de relever les défis énergétiques et climatiques auxquels l'UE et ses citoyens auront à faire face d'ici à 2020 et au-delà", a pointé l'association. Dès lors, elle réclame un nécessaire alignement de ces objectifs sur les 3x20, "tant la question des transports est de plus en plus cruciale tant pour les consommations que pour les émissions". Fort de plus de 150 membres dans 24 pays, Energie-Cités exige aussi que soit mieux prise en compte la planification urbaine et périurbaine, laquelle surdétermine selon elle les besoins de mobilité et de transports. Par ailleurs, c'est notre approche globale de l'urbanisme et de la mobilité qui doit être repensée, sans quoi les solutions technologiques avancées ne produiront jamais les effets attendus. Enfin, bien que l'association souhaite simplement encourager les plans locaux de déplacement plutôt que de les rendre obligatoires, elle préconise la réalisation systématique de plans territoriaux intégrés pour l'énergie et le climat orientés sur le "Facteur 4" à l'horizon 2050, "ce qui donnerait de la cohérence aux politiques locales dans tous les domaines, dont le transport".

 

Morgan Boëdec / Victoires Editions

 

Le Parlement européen s'attaque aux émissions de CO2 des transports

Le Parlement européen a adopté le 11 mars le rapport du député italien Gabriele Albertini sur la politique européenne du transport durable, eu égard aux politiques européennes de l'énergie et de l'environnement. Partant du constat qu'en 2005 le secteur des transports a contribué à hauteur de 24,1% aux émissions totales de gaz à effet de serre (GES) de l'Union européenne et que 40% des émissions de CO2 sont imputables au trafic urbain, il avance une série de propositions destinées à réduire l'impact négatif des transports sur l'environnement. Ces dispositions sont d'autant plus urgentes à prendre que l'UE s'est engagée à réduire les émissions de GES d'au moins 20% d'ici à 2020 par rapport à 1990. Le rapport insiste sur la nécessité de focaliser les actions sur les zones métropolitaines et urbaines encombrées, où s'effectuent la plupart des déplacements, sur les principaux axes interurbains européens, qui concentrent la majorité des échanges commerciaux et dans les zones où l'environnement est le plus sensible comme la région alpine ou la mer Baltique. Parmi les voies à privilégier, il estime qu'il faudrait  réduire les émissions provenant des différents modes de transport, mettre fin à une dépendance presque totale vis-à-vis des carburants fossiles, intensifier la recherche dans les énergies renouvelables, établir de nouvelles normes pour les nouveaux moteurs et sources d'énergie, investir dans des infrastructures nouvelles ou modernisées - à commencer par les réseaux transeuropéens -  et dans les systèmes de transport intelligents, réorganiser les villes dans le sens d'une mobilité urbaine durable, fixer un "juste prix" pour les transports via des péages et des redevances, encourager le transfert intermodal et améliorer l'interopérabilité. Concernant la mobilité urbaine, les eurodéputés prônent une démarche aussi globale que possible permettant de combiner plusieurs solutions : transfert modal en faveur des transports publics, de la marche et du vélo, développement de systèmes de transport intelligents, utilisation plus judicieuse des infrastructures existantes, en particulier par des mesures de gestion de la demande (recours à tarification), auto-partage et covoiturage, ainsi que des dispositions en faveur du travail à domicile. Ils plaident aussi pour la réalisation d'un "marché unique" ferroviaire européen permettant de booster ce mode de transport, pour le fret comme pour les voyageurs. Pour y parvenir, ils réclament un système européen de gestion unique du trafic ferroviaire et des solutions interopérables.


Anne Lenormand