En quatre ans, Bpifrance a soutenu la création de 32.000 entreprises dans les quartiers prioritaires
Bpifrance a permis de soutenir la création de plus de 32.000 entreprises avec son programme "Entrepreneuriat pour tous" entre 2019 et 2023, doté de 135 millions d'euros. La nouvelle version du programme, "Entrepreneuriat Quartiers pour tous", dont l'enveloppe a triplé pour atteindre 456 millions d'euros, vise à détecter trois fois plus de personnes et à soutenir deux fois plus de créateurs.
Entre 2018 et 2023, le pourcentage de Français inscrits dans une dynamique entrepreneuriale issus d'un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) a doublé, passant de 14% à 26%. Si cela reste inférieur au niveau national (30% en 2018 et 32% en 2023), le chiffre est en progression. "Nous sommes super fiers de cela, a affirmé Marie Adeline-Peix, directrice exécutive en charge des partenariats régionaux chez Bpifrance lors d'une conférence de presse organisée le 25 avril 2024, nous pensons qu'avec le programme 2019-2023, nous y avons contribué". Bpifrance a en effet lancé en 2019, à la demande du président de la République, le programme Entrepreneuriat pour tous, financé par l'Etat et la Caisse des Dépôts via la Banque des Territoires. Il vise à aider les habitants des quartiers qui souhaitent devenir entrepreneurs à passer à l'acte. La banque publique d'investissement a lancé jeudi 25 avril la version renouvelée du dispositif pour les quatre prochaines années, Entrepreneuriat Quartiers 2030. Il est doté de 456 millions d'euros, soit trois fois plus que sur la période 2019-2023 (135 millions).
32.675 entreprises créées dans les territoires, 970 QPV couverts
Le programme a permis de repérer 153.300 personnes et de créer 32.675 entreprises dans 970 QPV couverts (+65% par rapport à 2018). D'après le portrait-robot des bénéficiaires du programme, 63% sont issus des quartiers, 16% ont moins de 25 ans (contre 6% en moyenne au niveau national) et 52% étaient des demandeurs d'emploi avant la création d'entreprise (contre 24% au niveau national). En revanche, "il y a encore beaucoup de diplômés", a détaillé Marie Adeline-Peix. Le bilan fait apparaître une proportion de 60% de diplômés du Bac et plus.
Par ailleurs, 16% des personnes ayant mentionné leur intention de créer une entreprise dans un QPV ne sont pas passées à l'acte. C'est moins au niveau national (13%). Bpifrance estime que le manque de connaissance des aides publiques et de réseau peut expliquer ces chiffres.
Les secteurs les plus concernés par ces créations d'entreprises sont le commerce de détail (17%), la construction (14%) et le transport (11%). Ils diffèrent des secteurs les plus représentés au niveau national : les activités scientifiques et techniques (18%) et la santé (10%).
Objectif : 500.000 personnes détectées
Le nouveau budget consacré à la version 2024 du programme permettra de démultiplier les dispositifs, toujours selon les trois axes principaux : détecter, informer et orienter (102 millions d'euros), accompagner et financer (282 millions), accélérer, développer et conquérir (72 millions). "On va multiplier par un, deux, trois ou cinq tout ce qui a marché", a expliqué Marie Adeline-Peix. Parmi les moyens utilisés : des bus de l'entrepreneuriat (ils vont passer de 21 à 40) qui parcourent les territoires prioritaires, des Cités Lab (de 117 à 200) pour rencontrer des futurs porteurs de projets, des propositions de financement, des prêts d'honneur à taux zéro et des services pour accompagner les entreprises…
Bpifrance mobilise pour ce programme l'ensemble de ses partenaires, notamment les Réseaux membres du collectif Cap Créa. Elle travaille en lien étroit avec l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), les préfets et les collectivités territoriales.
Au total, le programme vise pour les quatre prochaines années un objectif de 500.000 personnes détectées dans l'ensemble des 1.300 QPV, 100.000 créateurs et entrepreneurs soutenus, et 10.000 accélérés.