En 2020, les agents publics ont davantage travaillé que les salariés du privé
La crise du Covid-19 a fait reculer, l'an dernier, la durée du travail effectif des agents publics à temps complet. Mais, dans ce domaine, les confinements ont davantage affecté le secteur privé. Résultat : les personnels du public ont travaillé plus longtemps. C'est ce que met en évidence l'édition 2021 du rapport sur l'état de la fonction publique.
Du fait du confinement provoqué par la pandémie de Covid-19, la durée de travail effective des agents territoriaux à temps complet a reculé l'an dernier de 81 heures par rapport à 2019, pour s'établir à 1.514 heures, indique l'édition 2021 du rapport annuel sur l'état de la fonction publique, que le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques vient de mettre en ligne. La période du confinement de mi‑mars à mi‑mai 2020 "a entraîné une forte baisse de la durée travaillée" dans la fonction publique territoriale, souligne le rapport. Depuis que la direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) évalue la durée du travail, c'est-à-dire 2013, jamais la durée annuelle effective de travail dans les collectivités n'avait été aussi faible. Le constat est identique pour la fonction publique d'État : les agents à temps complet qu'elle emploie ont travaillé durant 1.656 heures en 2020. Cela correspond à une réduction de 81 heures par rapport à 2019. À l'inverse, les agents de la fonction publique hospitalière, très mobilisés durant la crise sanitaire, ont vu leur durée de travail augmenter l'an dernier (de 1.606 heures à 1.670 heures, soit + 64 heures).
En retenant la moyenne du nombre d'heures travaillées (1.599 heures) par les agents publics à temps complet, tous versants confondus, mais hors enseignants, il ressort que ceux-ci ont davantage travaillé que les salariés du privé, en 2020. Du fait du recours au chômage partiel ou technique et de l’arrêt de l’activité pour certaines professions lors des différents confinements, la durée travaillée par les actifs du privé a chuté de 1.711 heures en 2019, à 1.576 heures l'an dernier (‑135 heures).
L'emploi public dans les régions fusionnées
Pendant le premier confinement (de mi‑mars à mi‑mai 2020), la durée effectivement travaillée par les agents publics a diminué de 20,3%, pour s’établir en moyenne à 25,4 heures par semaine. Le recul a été le plus important pour les agents de la fonction publique territoriale (-34,8%). Cette chute de la durée effective du travail a atteint quasiment celle qu'a connu le secteur privé (-35,3%). Le travail à domicile, durant le confinement, s’est certes développé dans la fonction publique territoriale (28% des agents ayant effectivement travaillé, ont eu recours à celui-ci). Mais pas autant que dans la fonction publique d'État (42%). Cela tient à des raisons structurelles : les emplois qui ne pouvaient être exercées à domicile (entretien, maintenance, bâtiment et travaux publics, espaces verts, paysages, sports et loisirs, animation, culture) sont nombreux dans les collectivités. De fait, la durée travaillée de ces filières de métiers a reculé de 40% à 50% pendant la période du premier confinement.
Véritable mine d'information sur les caractéristiques, les conditions d'emploi ou de rémunération des agents publics, ou encore les dernières réformes appliquées au secteur, le rapport compote cette année un dossier sur la localisation des emplois des trois versants de la fonction publique dans les départements et son évolution entre 2012 et 2018. Avec une analyse des effets des fusions de régions le 1er janvier 2016. La conclusion : contrairement aux craintes exprimées à l'époque, la réforme "ne semble pas avoir créé une plus forte concentration des emplois publics dans les nouvelles capitales régionales". Le signe que les exécutifs régionaux ont veillé à un aménagement équilibré du territoire.