Emploi : quand le bâtiment et les transports se mettent au vert
En 2020, 14,1% des demandes d’emploi et 17,5 % des offres d’emploi déposées par les employeurs auprès de Pôle emploi ont concerné des métiers verts ou "verdissants", selon une analyse du service des études statistiques du ministère de la Transition écologique. Parmi les métiers "verdissants", ceux du bâtiment et des transports sont les plus recherchés, à la fois par les employeurs et par les demandeurs d’emploi tandis que les métiers verts les plus demandés sont ceux liés au nettoyage des espaces urbains.
Selon une analyse publiée en janvier par le service des études statistiques du ministère de la Transition écologique, 14,1% des demandes d’emploi et 17,5% des offres d’emploi déposées par les employeurs en 2020 auprès de Pôle emploi concernaient des métiers verts (à finalité environnementale) ou verdissants (dont les compétences évoluent pour intégrer les enjeux environnementaux).
En moyenne en fin de mois, 40.700 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B ou C, recherchaient en 2020 un métier "vert", et 800.800 un métier "verdissant". Près des deux tiers de ces demandeurs d’emploi se positionnaient sur les métiers verdissants du bâtiment (37%), notamment la construction-rénovation, et des transports (25%), où les métiers de la conduite étaient les plus demandés (94%), indique l'étude. Ils étaient 12% à rechercher un métier lié à l’entretien et la protection des espaces verts et naturels, avec, au sein de cette catégorie, une demande principalement orientée vers les métiers verdissants de l’aménagement et de l’entretien des espaces verts (88% des demandes). Les métiers verts de l’entretien des espaces naturels concernaient, eux, 10% des recherches d’emploi dans cette catégorie.
Métiers verts : des demandeurs d'emploi moins qualifiés
Les demandeurs d’emploi recherchant un emploi dans le champ de l’économie verte étaient en majorité des hommes (84%). Ceux à la recherche d'un métier vert étaient un peu plus âgés (33% ont plus de 50 ans). 42% des demandeurs d’emploi recherchant un métier de l’économie verte disposaient d’un niveau de formation égal au BEP/CAP (contre 32% pour l’ensemble des demandeurs d’emploi). Mais les métiers verts stricto sensu continuent à attirer une plus forte proportion de demandeurs d’emploi n’ayant pas ou peu de diplôme (29% contre 14% parmi l’ensemble des demandeurs d’emploi). "Cette catégorie est fortement représentée parmi les demandeurs d’emploi à la recherche de métiers liés aux déchets, au nettoyage des espaces urbains et à l’entretien des espaces naturels", souligne l'étude.
"La forte proportion de personnes peu 'qualifiées' parmi les demandeurs d’emploi positionnés sur les métiers verts explique partiellement le fait que les chômeurs de très longue durée (24 mois ou plus) soient plus nombreux dans cette catégorie de métiers (33% contre 28% pour l’ensemble des métiers)", ajoute-t-elle. En 2020, 54% des demandeurs d’emploi sur l’ensemble des métiers de l’économie verte étaient inscrits à Pôle emploi depuis au moins 11 mois, 20% étant considérés comme des chômeurs de longue durée (de 12 à 23 mois), et 26% au chômage depuis au moins deux ans.
Des offres d'emploi principalement dans les métiers "verdissants" du bâtiment et des transports
En 2020, année marquée par le début de la crise sanitaire, les employeurs ont déposé auprès de Pôle emploi 20.600 offres d’emploi concernant les métiers verts et 381.700 concernant les métiers verdissants. Ces 402.300 offres d’emploi au total dans l’économie verte représentaient 17,5% de l’ensemble des offres d’emploi.
Près de 70% de ces offres concernaient les métiers verdissants du bâtiment (48%), en particulier les métiers de la construction-rénovation, et des transports (21%), parmi lesquels les métiers de la conduite représentaient la quasi-totalité des offres. Les métiers verts de l’hygiène, sécurité, environnement représentaient, quant à eux, 6% des offres de cette catégorie.
Les offres d’emploi déposées par les employeurs en 2020 auprès de Pôle emploi sur les métiers de l’économie verte étaient, pour près de la moitié, des contrats à durée indéterminée (46%), une proportion similaire à celle que l'on trouve pour l'ensemble des métiers (44%). Mais la proportion de CDI était nettement moins élevée pour les seuls métiers verts (32%) pour lesquels les contrats à durée déterminée (CDD) représentaient 53% des offres d’emploi (contre 27 % pour l’ensemble des métiers de l’économie verte). Un cinquième de ces CDD correspondait à des contrats d’insertion destinés aux chômeurs rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, recrutés par une entreprise d’insertion, une association intermédiaire ou un atelier et chantier d’insertion. Les métiers verts, en particulier l’entretien des espaces naturels et des déchets, sont principalement concernés par ce type de contrat.
Les contrats intérimaires représentaient quant à eux plus d’un quart des offres d’emploi portant sur les métiers verdissants (27% contre 16% pour l’ensemble des métiers et 12% pour les métiers verts). Ils sont notamment fréquents dans les secteurs du bâtiment, de l'installation et de la maintenance en froid ou du conditionnement d'air.
"Le niveau de qualification recherché dépend fortement de la catégorie de métiers", relève encore l'étude. Les ouvriers spécialisés (11%) ou qualifiés (31%) sont notamment très recherchés dans les métiers du bâtiment. Les employés non qualifiés (26%) et les manœuvres (17%) sont les profils les plus demandés pour les métiers verts, notamment ceux liés aux déchets, au nettoyage des espaces urbains et à l’entretien des espaces naturels.
Le temps plein était largement majoritaire en 2020 dans les offres d’emploi sur les métiers de l’économie verte (90%) comme dans l'ensemble des métiers (79%). Mais les métiers verts se distinguaient par un nombre plus important de contrats proposés à temps partiel (28% des offres contre 9% pour l’ensemble des métiers de l’économie verte et 17% sur l’ensemble des métiers).