Elisabeth Borne veut un "plan de bataille" pour les petites lignes ferroviaires

La ministre des Transports a chargé ce 11 janvier le préfet François Philizot de mener un diagnostic complet des petites lignes ferroviaires avec les régions et de proposer des solutions adaptées. Elle a par ailleurs indiqué que l'examen au Parlement du projet de loi sur les mobilités (LOM) se déroulera en mars et sera alimenté par les résultats du Grand Débat.

La ministre des Transports Elisabeth Borne veut mettre sur pied un "plan de bataille" pour la sauvegarde des petites lignes ferroviaires et a chargé ce 11 janvier François Philizot de mener un diagnostic complet et de proposer des solutions au cas par cas. Le préfet, qui a déjà planché sur les trains d'équilibre du territoire (TER et Intercités gérés par l'Etat) et sur l'avenir de la ligne classique Paris-Toulouse, devra faire un état précis des lieux et "proposer des solutions techniques et de gouvernance adaptées à chaque situation", a expliqué Elisabeth Borne à l'AFP.
SNCF Réseau a déjà fourni un diagnostic technique de ces petites lignes, souvent en mauvais état, sur lesquelles le rapport Spinetta avait porté un jugement sévère en février dernier. Officiellement appelées "lignes de desserte fine du territoire", elles représentent 9.137 km ouverts aux voyageurs, soit 32% du réseau national. 39% de ces lignes voient passer moins de dix trains par jour et seulement 24% plus de vingt.

Dialogue avec les régions

François Philizot devra aller parler aux régions, examiner "les besoins eu égard aux enjeux de desserte, de contraintes techniques et de financement" et "établir un diagnostic partagé". "L'objectif, c'est d'aboutir à un véritable plan de bataille pour chacune des régions, pour définir ensemble les investissements, leur rythme et les modalités qui vont permettre de répondre à la situation et aux besoins", a résumé Elisabeth Borne.
Lassée de voir fermer des lignes devenues trop délabrées, la ministre des Transports attend des solutions "plus rapides, moins chères et plus adaptées à la réalité des besoins", en s'appuyant notamment sur le "kit méthodologique" récemment présenté par la SNCF pour faire baisser les coûts. Elle veut "sortir du choix binaire" entre la réfection des voies ferrées sur le même modèle quelle que soit la fréquentation et entend "réfléchir à des schémas d'exploitation innovants, qui peuvent le cas échéant, aussi conduire à adapter notre règlementation".
Elisabeth Borne attend du préfet Philizot "un état de la situation d'ici fin mars et des premières propositions d'ici fin avril". Ses conclusions devront nourrir le rapport sur l'état des petites lignes qui sera remis au Parlement avant la fin juin, conformément à la loi de réforme ferroviaire adoptée l'an dernier. Le préfet devra enfin "(s'assurer) de la mise en oeuvre des solutions retenues sur quelques projets (...), afin d'en lever les difficultés et de valider la possibilité de les reproduire à plus grande échelle", selon sa lettre de mission consultée par l'AFP.

La future Loi sur les mobilités sera alimentée par les résultats du Grand Débat

Le projet de Loi d'orientation des mobilités (LOM) sera alimenté, lors de son passage au Parlement, par des éléments venus du Grand Débat, a indiqué ce 11 janvier la ministre des Transports Elisabeth Borne sur Europe 1. La LOM, présentée fin novembre, rassemble une palette d'outils dans laquelle élus et opérateurs de transports pourront piocher pour améliorer les déplacements. Elle offrira notamment, selon la ministre, des moyens de se déplacer dans tout le pays sans voiture individuelle.
"Je souhaite que la loi qui sera débattue en mars - donc qui a été décalée de quelques semaines pour prendre en compte les résultats du débat - puisse intégrer les propositions qui émergeront dans le débat", a déclaré Elisabeth Borne. "J'attends sur ce débat (...) qu'on puisse avoir des échanges avec les Français sur des questions précises", a-t-elle précisé. Elle veut notamment pouvoir échanger "pour améliorer" le dispositif de la prime à la conversion des véhicules diesel, souvent jugé trop compliqué. Autre sujet, selon elle : le cas des habitants des zones rurales qui sont "doublement pénalisés" car ils n'ont pas de transports en commun chez eux et ne peuvent pas bénéficier du remboursement par leur employeur de 50% de l'abonnement de transport.
Plus généralement, "c'est important qu'on revienne aux sujets de départ, au départ de ce mouvement (des 'gilets jaunes'), et c'est de ça dont il faut qu'on parle", a estimé la ministre. "Il y a des Français qui expriment des difficultés, des difficultés pour se déplacer - ça me concerne -, ou le sentiment d'être oubliés dans certains territoires, et c'est vraiment de ça dont on doit parler", a-t-elle souligné.
AFP

 

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