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Effectifs scolaires : des baisses marquées à l'horizon 2026

Les prévisions d'évolution des effectifs scolaires pour les prochaines années sont toujours à la baisse, même si tous les niveaux et filières ne sont pas logés à la même enseigne. La démographie générale explique en grande partie ce phénomène, mais des raisons propres au système éducatif sont également avancées.

Les années passent et les prévisions concernant les effectifs dans l'enseignement demeurent. Selon les derniers chiffres de la Depp (direction de l'Évaluation, de la Prospective et de la Performance du ministère de l'Éducation nationale), le nombre d’élèves du premier degré devrait continuer à baisser jusqu’en 2026. Tandis que celui du second degré devrait rester relativement stable jusqu’en 2023 puis diminuer à partir de 2024.

Dans le détail, le premier degré devrait passer de 6.462.000 élèves à la rentrée 2022 à 6.166.200 en 2026, soit près de 300.000 enfants en moins sur quatre ans. Cette baisse des effectifs, annonce la Depp, devrait concerner tant le niveau préélémentaire que le niveau élémentaire. Toutefois, de 2023 à 2026, le niveau élémentaire serait plus touché par la baisse, avec un rythme de plus en plus accentué : -47.824 entre les rentrées 2021 et 2022 puis -60.858 entre les rentrées 2025 et 2026. Au niveau préélémentaire, la baisse sera moins marquée. Surtout, ce niveau devrait repartir très légèrement à la hausse à partir de 2026.

Transferts de l'instruction en famille

Ces variations d'effectifs dans le premier degré, explique la Depp, sont essentiellement dues à l'évolution démographique, marquée par des générations d’élèves de moins en moins nombreuses. Elles tiennent également compte des hypothèses d’évolution des taux de scolarisation chez les 3-6 ans et sur un éventuel impact des évolutions réglementaires récentes. En l'occurrence, les conditions plus contraignantes de l'instruction en famille, instaurées par la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République et applicables à partir de la rentrée 2022, devraient amener dans les écoles des élèves qui auraient selon la précédente législation été instruits en famille, ce qui "limiterait légèrement l’effet globalement négatif des évolutions démographiques sur les effectifs d’élèves scolarisés", précise la Depp.

Quant aux effectifs des unités localisées d’inclusion scolaire (Ulis), qui permettent à des élèves en situation de handicap de suivre une scolarité inclusive, ils devraient continuer de croître à raison +2% chaque année jusqu’en 2026.

Attractivité de l’apprentissage

Dans le second degré, après une très légère baisse attendue tant à la rentrée 2022 que 2023, la diminution sera ensuite plus sensible avec une prévision de l’ordre de -23.000 élèves en 2024 et -24.000 en 2025, et surtout -42.000 en 2026. Ici encore, c'est la baisse démographique qui explique globalement cette érosion : les générations nées entre 2011 et 2015 qui entreront dans le second degré entre les rentrées 2022 et 2026 étant d’une taille de plus en plus faible.

Dans le secondaire toujours, si la baisse des effectifs dans les collèges devrait se poursuivre et s'accentuer à partir de 2023, il n'en sera pas de même pour ceux des lycées généraux et technologiques, qui progresseraient jusqu’en 2023 avant de chuter fortement à partir de 2026. Quant aux effectifs de la voie professionnelle, ils pourraient aussi diminuer dès 2022, et ce, pointe la Depp, notamment en raison d’une "attractivité renforcée de l’apprentissage".