Entrepreneurs sociaux - Economie sociale et solidaire : métropoles et régions au banc d'essai
Les entrepreneurs sociaux affichent un attachement très marqué pour leur territoire, mais avec des attentes non moins fortes vis-à-vis des pouvoirs locaux. Ainsi 88% d'entre eux pensent que leur territoire est dans un dynamique positive, selon le deuxième baromètre de l'économie sociale et solidaire (Best) réalisé par le cabinet CMM Partners, avec France Active et le Mouves. 62% sont satisfaits des coopérations territoriales en matière de regroupement d'entreprises, alors que les pôles territoriaux de coopération économique (sortes de pôles de compétitivité de l'ESS) sont appelés à se développer, avec un premier appel à projet lancé en juillet 2013.
Alors que le projet de loi sur l'ESS, voté par le Sénat en première lecture début novembre 2013, aspire à un changement d'échelle, le baromètre a mis en lumière la perception qu'on les entrepreneurs sociaux de leurs partenaires locaux.
S'agissant des acteurs plébiscités par les entrepreneurs sociaux pour leur développement, c'est la région qui arrive en tête avec les réseaux de l'ESS, jugés "très importants" par environ 65% d'entre eux. Suivent le département et la commune, les services de l'Etat, les financeurs associatifs, les banques, les entreprises privées, les universités, les réseaux types chambres de commerce et, en dernière position, les associations.
Toutefois, 41% des entrepreneurs consultés se déclarent insatisfaits des politiques publiques locales en matière d'ESS. Pire, 64% d'entre eux se montrent critiquent vis-à-vis des politiques d'achats publics. 83% des entrepreneurs sociaux jugent les subventions publiques importantes pour leur développement, alors que les financements privés font défaut pour 63% d'entre eux.
80% de satisfaits à Nantes
Le baromètre a passé au crible six grandes agglomérations et dix régions pour voir lesquelles emportaient le plus de suffrages chez les entrepreneurs sociaux. Ainsi, l'aire urbaine de Nantes décroche le meilleur indice Best, devant Lyon, Lille, Paris, Toulouse et Marseille-Aix. 80% des entrepreneurs sociaux nantais sont satisfaits du dynamisme économique de leur territoire, soit 10 points de plus de Marseille qui est à l'autre bout de la chaîne. 55,6% des Nantais sont satisfaits des politiques publiques locales, contre 46,9% pour Lyon. En revanche Paris et Marseille-Aix passent en tête pour ce qui est du financement public, avec 68,3% de satisfaits chez les entrepreneurs de la capitale. Les taux de satisfaction en matière de financement privé sont nettement plus faibles : Lille affiche le plus faible score avec 36% de satisfaction. En matière d'achat public, Nantes et Lyon arrivent en tête avec 40% de satisfaits, soit près du double par rapport à Marseille qui, inversement, recueille le meilleur taux de satisfaction pour la politique d'achat des acteurs privés.
En matière d'animation territoriale, Lille, Toulouse et Nantes sont au coude à coude. Marseille-Aix obtient les plus mauvais résultats pour ce qui est des infrastructures, de l'immobilier… mais offre l'un des meilleurs cadres de vie !
Enfin, Lyon a le meilleur indice vis-à-vis de la coopération territoriale, devant Nantes et Paris.
Chez les régions, c'est le Languedoc-Roussillon qui remporte le meilleur indice, devant le Nord-Pas-de-Calais, les Pays de la Loire, l'Aquitaine et Rhône-Alpes. Le Languedoc-Roussillon arrive en tête pour les achats publics (avec un indice de satisfaction de 38%) et pour les achats privés (47,5%). La région est également plébiscitée pour l'animation territoriale (63,3%). En termes de financements publics, l'Ile-de-France recueille 60% d'opinions favorables, contre à peine 44% pour la Picardie. Les entrepreneurs picards ne sont que 38,6% à se satisfaire du financement privé, c'est pourtant le meilleur score chez les régions.
En matière de coopération territoriale, la région des Pays de la Loire a le meilleur indice de satisfaction des entrepreneurs, devant Rhône-Alpes et l'Ile-de-France.
Ce document préliminaire sera accompagné d'un rapport courant 2014 "à destination des parties prenantes institutionnelles territoriales".