Économie circulaire : la Guadeloupe expérimentera la consigne des bouteilles dès 2021
Lors d'une séance du conseil régional de Guadeloupe ce 28 février, les institutions du territoire ont avalisé le démarrage des "travaux de préfiguration du lancement de la consigne" des bouteilles en verre ou en plastique dès 2021 alors que la loi sur l'économie circulaire ne le prévoit qu'en 2023.
"Nous avons fait la proposition d'être un territoire d'expérimentation pour la mise en place de la consigne. Le gouvernement l'a accepté. Nous sommes fiers d'être une région pilote, surtout que nous venons de valider notre plan de prévention et de gestion des déchets", a indiqué Ary Chalus, le président de la région Guadeloupe (LREM), lors de la séance du conseil régional qui s'est tenue le 28 février. En partenariat avec la préfecture, l’Ademe, les communautés d’agglomération, la communauté de communes de Marie-Galante et le Syvade, la région a donné son aval au démarrage des "travaux de préfiguration du lancement de la consigne" dès 2021. La récente loi sur l'économie circulaire laisse aux collectivités jusqu'en 2023 pour tenter de montrer qu'elles peuvent améliorer la collecte des bouteilles en plastique, sans passer par la consigne. Mais avant cette date, rien n'empêche celles qui se portent volontaires d'engager des expérimentations.
"Nous avons une petite année devant nous pour travailler avec les acteurs du territoires (élus, services de l'Etat, filière déchets, ndlr) afin de mettre en place la consigne chez nous", a détaillé à l'AFP, Sylvie Gustave-Dit-Duflo, vice-présidente de la région, en charge des questions environnementales.
Consigne mixte
Concrètement, la consigne concernera les bouteilles en verre et en plastique (PET). Le consommateur ramènera en points de collecte organisés dans chaque communauté d'agglomération ses bouteilles contre de l'argent. Les éco-organismes agréés seront chargés du traitement des déchets. "Nous visons une consigne mixte, c'est-à-dire, à la fois le recyclage mais aussi le réemploi", souligne Sylvie Gustave-Dit-Duflo, qui explique que "dans tous les pays où la consigne existe, les taux de recyclages augmentent de 80%".
En Guadeloupe, où l'on produit environ 370.000 tonnes de déchets par an (pour moins de 400.000 habitants), la consigne démarrera en janvier 2021. "Nous avons préféré prendre de l'avance sur la loi, car, ainsi, nous bénéficions d'un accompagnement de l'État", a indiqué la vice-présidente de la région. Un accompagnement validé par la secrétaire d'État à la transition écologique, Brune Poirson, dans un message vidéo aux élus, diffusé avant la signature de l'accord sur la consigne : "Je serai tout au long de vos travaux en soutien à cette démarche, tout comme l'ensemble de mes services qui sont à votre disposition pour faire de ce projet, très rapidement, une réalité concrète pour tous les Guadeloupéens", a-t-elle dit.
La valorisation, objectif majeur du nouveau plan régional de prévention et de gestion des déchets
Alors que deux tiers des déchets de la Guadeloupe sont aujourd'hui éliminés sans valorisation, le plan régional de prévention et de gestion des déchets qui vient d'être adopté compte inverser la tendance, grâce notamment à la construction de nouvelles déchèteries et de trois unités de valorisation. L’objectif est de valoriser 89% des déchets dès 2023 et d’en éliminer tout au plus 31.000 tonnes (contre 260.000 aujourd’hui). Outre un programme d'actions en faveur de l'économie circulaire, le plan entend réduire de 10% la production de déchets ménagers et assimilés, par habitant, entre 2012 et 2026 et de 50% la production d’ordures ménagères résiduelles pour passer de près de 146.000 tonnes en 2016 à moins de 70.000 tonnes en 2032. Il compte aussi limiter drastiquement l’enfouissement (-91% en poids) et orienter 68% des déchets vers des filières de recyclage et de valorisation matière, et 21% vers de la valorisation énergétique.