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Échec d'une proposition de loi sénatoriale pour rendre le casque obligatoire à vélo

Le port obligatoire du casque à vélo n'est pas encore pour demain : un texte proposant cette mesure très controversée a été mis en échec ce 13 janvier au Sénat, alors que la pratique du vélo est en forte croissance depuis la pandémie. La proposition de loi, qui n'avait pas été adoptée en commission, était examinée en première lecture dans l'hémicycle dans le cadre d'un espace réservé au groupe centriste. L'auteur du texte, François Bonneau (UC-Charente), l'a retirée à l'issue de la discussion générale et elle n'a donc pas été soumise au vote du Sénat.
Le casque est déjà obligatoire à vélo pour les enfants de moins de 12 ans, et pour les utilisateurs de trottinettes hors agglomération. François Bonneau proposait de le rendre obligatoire pour tous les cyclistes, mais aussi les utilisateurs d'engins tels que trottinettes électriques ou gyroroues. "En 2020, 178 cyclistes ont perdu la vie, 4.594 ont été blessés. La moitié ne portait pas de casque !", a affirmé le sénateur de la Charente, pour qui "en agissant, nous sauverons des vies".
A l'instar du rapporteur PS Jérôme Durain, la plupart des orateurs ont salué "un louable objectif". Mais le rapporteur a souligné que la mesure était "de nature réglementaire" et non du domaine de la loi. "Il faut encourager fortement le port du casque et trouver le bon équilibre entre volontarisme et prudence, sans risquer de décourager la pratique", a-t-il déclaré, rappelant que la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) est opposée à l'obligation de port du casque.
"Le gouvernement privilégie l'incitation à l'obligation", a affirmé de son côté Marlène Schiappa, ministre chargée de la citoyenneté. "Ne risquons pas de provoquer un rejet en adoptant une législation contraignante", a-t-elle ajouté, soulignant que le port du casque "est en constante augmentation". Dans les grandes agglomérations, "27% des cyclistes" le portent en semaine, "37% le week-end".
L'écologiste Jacques Fernique a pointé dans ce texte "une fausse bonne idée". "Les vrais leviers de sécurité concernent l'adaptation de la voirie, la limitation de la vitesse, l'apprentissage du savoir-rouler et le travail sur les angles morts au-delà d'un simple autocollant !", a-t-il ajouté.

 

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