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Eau : réduction de l'impact environnemental, renaturation et lien avec l'usager, le tiercé des collectivités

Trois grandes tendances concentreraient actuellement l'attention des collectivités territoriales dans le domaine de l'eau, selon IdealCO : la réduction de l'impact environnemental, la renaturation et le renforcement du lien avec l'usager. Logiquement, elles alimenteront les débats de l'édition 2021 du "Carrefour des gestions locales de l'eau" organisé par cette plateforme collaborative les 5 et 6 mai prochains en version entièrement "digitale".

Dans le domaine de l'eau, trois grands enjeux concentreraient actuellement l'attention des collectivités locales : la réduction de l'impact environnemental, la renaturation et le lien avec l'usager. C'est du moins les tendances identifiées par IdealCO, notamment à partir des préoccupations des membres de ses communautés professionnelles.

Réduction de "l'impact environnemental" de l'eau

Le sempiternel défi de la résorption des fuites d'eau (20% de l'eau potable se perdrait dans les 996.000 kilomètres de réseaux, soit une perte de 1,3 milliard de litres, estime IdealCO) et du renouvellement des réseaux (170 ans seraient nécessaires au rythme actuel, explique Christophe Jurado, qui anime le pôle Eau d'IdealCO) reste logiquement une préoccupation (et une contrainte) forte des collectivités. Le sujet ne manquera pas d'être évoqué lors du carrefour des gestions locales de l'eau les 5 et 6 mai prochains, qui sera d'ailleurs animé par la remise des "Trophées nationaux d'économies d'eau", organisé par le Club des économies d'eau officiellement lancé par Emmanuelle Wargon lors de l'édition précédente.
Mais un autre défi préoccupe de plus en plus les collectivités : celui de la réduction de l'impact de l'eau sur les milieux naturels, avec pour objectif (également légal, avec la directive cadre sur l'eau) le bon état des eaux. "Ce qui nécessite notamment une meilleure connaissance du réseau et de ses rejets", explique Christophe Jurado qui souligne, par exemple, que "chaque déversoir d'orage est différent".

Renaturation

Christophe Jurado constate la "réelle volonté des collectivités territoriales de se verdir. Alors que par le passé les projets d'aménagement se faisaient sans prendre en compte la nature – l'eau constituant l'ennemie qu'il fallait à tout prix évacuer –, on relève une prise de conscience des bénéfices écosystémiques, qui se traduit notamment par la restauration des continuités écologiques en campagne, ou le retour à la nature d'une rivière entièrement canalisée en profondeur en ville", explique-t-il. Et de prendre l'exemple de la restauration hydromorphologique de l'Armance (rivière qui coule dans l'Aube et l'Yonne), du Landion (affluent de l'Aube) et de leurs zones humides et la restauration hydrique et agroenvironnementale de 60 ha dans les marais de Chautagne (73), qui devraient être évoquées lors de la manifestation.

Renforcement du lien avec l'usager

"Dix ans de restructuration de la compétence en eau" (de la loi Notr de 2015 à la fin de la période transitoire en 2026) ont déboussolé le citoyen, relève Christophe Jurado, qui souligne la nécessité pour les collectivités de gérer cette phase de transition. Il pointe en particulier la question du prix de l'eau, dont l'acuité va croissant. "Comme l'eau paye l'eau, la vague d'économies d'eau qui se profile va se traduire par une baisse des recettes des collectivités, et donc des ressources pour assurer le renouvellement du réseau". Que les actions vertueuses alimentent un cercle vicieux souligne l'ampleur du défi, également relevé par Tristan Mathieu, délégué général de la Fédération des entreprises de l'eau, le 25 mars dernier à l'occasion de la publication d'une enquête de 60 millions de consommateurs, qui fait état d'une augmentation de plus de 10% du prix de l'eau en France en dix ans (voir notre article du 25 mars 2021).
Logiquement, ces tendances alimenteront en partie les débats de la 22e édition du "Carrefour des gestions locales de l'eau". Crise sanitaire oblige, elle sera entièrement digitale. IdealCO développe toutefois une plateforme qui vise à faciliter les contacts et les échanges entre participants, mais aussi avec les exposants, "comme lors d'un salon classique", explique Aurélien Boyer, directeur général. Et ce notamment en permettant de visualiser les participants au cours de leur déplacements dans les salles de conférences, sur les stands, de rentrer en contact "en visio" les uns avec les autres, etc. Autre nouveauté annoncée, l'organisation d'un "parcours des académiciens", qui prend la forme de quatre ateliers-débats organisés en collaboration avec l'Académie de l'eau, dont un débat d'ores et déjà présenté comme "animé" : peut-on sortir des conflits environnementaux sur la construction de réserves d’eau à usage agricole ?

 

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