Dynamiser le commerce de proximité : quels outils pour les collectivités ?

Les défis du commerce de proximité : état des lieux

Sous l’effet de plusieurs dynamiques structurelles et conjoncturelles, le commerce physique connaît des mutations. De fait, la vacance commerciale a fortement progressé, touchant aussi bien les centres-villes que les zones commerciales de périphérie. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance.

• L’essor du e-commerce : les ventes en ligne impactent la rentabilité de l’immobilier commercial, fragilisant directement les magasins physiques.
• L’évolution des modes de consommation : les attentes des consommateurs se recentrent sur l’expérience, le bien-être et la proximité.
• Les crises successives : la crise sanitaire a accéléré le basculement vers le numérique, tandis que la hausse des coûts de l’énergie et les difficultés économiques freinent les investissements des commerçants.
• La transformation des centres-villes : certaines « locomotives » commerciales disparaissent au profit de nouveaux usages (restauration, bien-être, services).
• Un cadre réglementaire et fiscal complexe : les collectivités, qui n’avaient pas toujours considéré le commerce comme un levier d’aménagement du territoire, doivent désormais intégrer cette dimension dans leurs politiques urbaines.

Pour relever ces défis, les collectivités ont besoin de mobiliser des outils réglementaires et financiers afin de préserver et dynamiser l’activité commerciale locale.

Les outils mobilisables pour structurer et financer le commerce local

Pour redynamiser le commerce en centre-ville, plusieurs outils peuvent être exploités. Tout d’abord, les instruments réglementaires, comme :

• les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) ;
• le droit de préemption commercial ;
• les règlements locaux de publicité.

Ces dispositifs permettent d’organiser l’implantation des commerces et d’encadrer leur évolution. 

En complément, les collectivités peuvent s’appuyer sur des leviers financiers et fiscaux pour encourager la création ou la reprise d’activités commerciales. 

Au-delà de ces outils, la collaboration entre les différents acteurs locaux reste fondamentale. Travailler main dans la main avec les réseaux consulaires, les associations de commerçants ou encore les foncières de redynamisation favorise une approche concertée. Ces partenariats facilitent l’accompagnement des porteurs de projets et garantissent une stratégie adaptée aux besoins du territoire.

Financement, expertise et accompagnement : l’appui de la Banque des Territoires

La Banque des Territoires soutient les collectivités dans la définition et la déclinaison opérationnelle de leurs stratégies de redynamisation commerciale. 

Elle propose un dispositif complet, en conseil (ingénierie) et en financements (prêts, investissement) pour accompagner les collectivités locales et entreprises publiques et privées dans la transformation du commerce de proximité et faciliter le passage de l’idée au projet.

Son offre se structure autour de 3 grands axes.

1. Accompagner la définition et la mise en œuvre des stratégies locales, à travers une large offre d’ingénierie et de financement mobilisables notamment dans le cadre des programmes nationaux qu’elle opère.
2. Soutenir la requalification de l’immobilier commercial en centre-ville et en entrée de ville, à travers le déploiement de foncières de redynamisation et la création de véhicules d’investissement dédiés.
3. Contribuer à renforcer la gouvernance du commerce dans les territoires, en contribuant à une meilleure sensibilisation des décideurs sur les enjeux et les outils réglementaires mobilisables pour agir sur le commerce et en accompagnant la montée en compétence des managers de commerce.

En s’engageant aux côtés des élus et des acteurs économiques, la Banque des Territoires encourage un développement commercial plus harmonieux et durable, contribuant ainsi à renforcer l’attractivité des centres-villes.

Revitalisation commerciale : des initiatives locales inspirantes

Certaines villes ont déjà su tirer parti des outils mobilisables pour transformer leur centre-ville et redonner un nouvel élan à leurs commerces de proximité.

À Rochefort, par exemple, l’Opération de Revitalisation du Territoire (ORT) mise en place dès 2019 a permis de structurer un réseau d’acteurs et de moderniser l’offre commerciale locale. Parmi les actions engagées, l’implantation de boutiques à l’essai a donné la possibilité à de jeunes entrepreneurs de tester leur concept. Par ailleurs, le développement de l’Arsenal des Mers a renforcé l’attractivité touristique de la ville, contribuant ainsi à dynamiser l’ensemble du tissu commercial à travers une approche globale.

De son côté, Vierzon a misé sur une foncière de redynamisation pour lutter contre la vacance commerciale. En complémentarité des actions engagées dans le cadre du programme Action Cœur de Ville, la municipalité a ainsi pu réhabiliter plusieurs locaux commerciaux, facilitant ainsi l’installation de nouvelles enseignes. En une décennie, le taux de vacance commerciale est passé de 33 % à 17 %, attestant ainsi de l’efficacité d’une politique volontariste en faveur du commerce de proximité.

Ces exemples illustrent combien des actions ciblées et l’articulation de différents outils peuvent avoir un impact concret sur l’activité commerciale locale.

Ce nouveau guide pratique « Les outils mobilisables pour redynamiser le commerce en centre-ville » entend apporter aux acteurs territoriaux une vision détaillée des dispositifs réglementaires, opérationnels et financiers existants pour agir et dynamiser le commerce de proximité.