Finances - Didier Migaud : la "maîtrise de la dépense locale" passe par "une gestion plus rigoureuse des effectifs"
Le premier président de la Cour des comptes Didier Migaud a adressé jeudi un nouveau et vigoureux avertissement au gouvernement comme aux collectivités locales, les appelant à davantage d'efforts pour contenir l'endettement de la France, une "nécessité impérieuse". "Aujourdhui, le redressement rapide des comptes publics est une nécessité impérieuse", a-t-il lancé lors de l'audience solennelle de rentrée de la cour, tenue en présence de plusieurs membres du gouvernement parmi lesquels la ministre du Budget.
S'agissant des collectivités, Didier Migaud a déclaré : "L’effort doit aussi pleinement concerner les collectivités locales - leur part dans la dépense publique est de 21%. Certes, elles ont peu contribué à la hausse de l’endettement public mais leurs dépenses ont connu une croissance forte au cours des deux dernières décennies. Cette croissance n’est qu’en partie imputable à la décentralisation : celle-ci n’explique qu’un peu plus de la moitié de la hausse globale. L’équilibre de leurs comptes n’est atteint qu’au prix d’un ajustement permanent de leurs recettes au niveau des dépenses, et donc par un alourdissement de la fiscalité locale. Une réelle maîtrise de la dépense locale passe sûrement par une gestion plus rigoureuse des effectifs de la fonction publique territoriale."
La premier président est par ailleurs revenu sur la loi du 13 décembre 2011 relative à la répartition des contentieux et à l’allègement de certaines procédures juridictionnelles, à savoir le texte qui inclut désormais la réforme des chambres régionales des comptes (CRC). Il s'est dit satisfait de cet aboutissement, tout en soulignant qu’"il ne s’agit que d’une partie seulement du projet initialement prévu". Selon lui, les "réorganisations en région" qu'implique la réforme ont pour but de "donner aux chambres régionales des comptes la taille critique suffisante permettant aux magistrats et personnels de contrôle de travailler, toujours en toute indépendance, d’une façon encore plus efficace, plus utile" face à "des matières et sujets dont la complexité et la technicité sont de plus en plus grandes et exigeantes".