Des producteurs suivent une formation aux circuits courts en Pays Midi-Quercy (82)

Maraîchers, viticulteurs, éleveurs de volailles, de moutons… Depuis juillet 2021, huit producteurs et productrices suivent une formation mise en œuvre par l’intermédiaire du pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays Midi Quercy. Cette formation vise à développer la vente de leur production ainsi que celle complémentaire d’autres agriculteurs en circuits courts, en créant des magasins à la ferme. Installés depuis longtemps ou plus récemment, tous avaient l’intuition, renforcée par la crise sanitaire, que ce type de commercialisation leur permettrait non seulement de diversifier leurs débouchés, mais aussi de les sécuriser. Une partie d’entre eux l’avait d’ailleurs expérimenté dans l’urgence pendant le confinement. Leur souhait était de réfléchir plus posément à la solution d’un magasin à la ferme. « La vente à la ferme leur a fait découvrir une autre facette possible de leur métier. Beaucoup ont apprécié ce contact humain et direct avec les clients et ont souhaité le poursuivre », commente Marie-Agnès Brandy, chargée de mission au PETR.

Des séances par demi-journées, à la ferme !

La formation, très pratique, est organisée autour de trois grandes thématiques : les aspects réglementaires (hygiène, droits, conditions de commercialisation…), la mise en place du point de vente (aménagement, communication…) et l’adaptation de l’organisation du travail à ce nouveau mode de commercialisation et aux attentes des clients. « Les parties juridiques et fiscales, la législation en matière sanitaire et de traçabilité étaient certainement les plus attendues de la formation car c’est très facile de se retrouver hors des clous, tant la réglementation peut être complexe, poursuit la chargée de mission. La gestion du travail est aussi un point apprécié de la formation. »

Comme il est difficile pour ces agriculteurs de dégager du temps, chacune des six séances prévues mensuellement se tient sur une demi-journée chez l’un d’eux et plutôt l’hiver, une période plus calme pour leurs activités : « Cela peut permettre de travailler sur le cas concret de celui qui accueille. » Entre deux séances, le formateur propose des travaux, invitant chacun à avancer son projet individuel, d’une fois sur l’autre.

Des liens constructifs entre participants

« La formation a aussi créé des liens entre les participants qui ne se connaissaient pas au départ et qui n’hésitent plus à se joindre entre deux séances. Cela aidera par la suite chacun à vendre les produits des autres participants sur leur point de vente, s’enthousiasme la chargée de mission. À moins d’un impératif personnel, tout le monde a suivi jusqu’à présent toutes les séances, ce qui démontre l’intérêt de la formation. »

Cette dernière, mise en œuvre dans le cadre du projet alimentaire de territoire (PAT) du Pays Midi Quercy est organisée avec le soutien de l’Association pour le développement par la formation des projets, acteurs et territoires (Adefpat) dans une démarche de formation développement. Elle bénéficie de l’habitude qu’ont ces nombreux acteurs de travailler ensemble : le PETR, le Centre d'initiative pour valoriser l'agriculture et le milieu rural (Civam), l’Adefpat, la région Occitanie. Les agriculteurs savent aussi que le Pays œuvre depuis un certain temps, et qu’il est devenu légitime, sur ces questions agricoles et alimentaires.

Par l’intermédiaire de l’Adefpat qui met en œuvre l’ingénierie de formation avec le PETR (cadrage du projet et des besoins de formation, rédaction du cahier des charges de la formation, mise en œuvre des conventions avec les producteurs...), un consultant spécialisé (ici membre du réseau associatif de conseil et d’expertise comptable CERfrance) accompagne le groupe projet lors des six demi-journées de formation action.

Le Civam a quant à lui mobilisé des producteurs de son réseau. Une fois que la formation sera achevée, il n’est pas prévu de reconduire immédiatement ce cursus, car le Pays se tourne vers un projet de formation-action pour monter un ou plusieurs magasins de producteurs sur le territoire. Celui-ci sera de nouveau défini avec l’Adefpat et impliquera des producteurs, des artisans, des élus, des associations et des citoyens.