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Pollution - Des pesticides dans la plupart des cours d'eau

La quasi-totalité des cours d'eau sont contaminés par les pesticides en France. Selon le dernier bilan publié par l'Institut français de l'environnement (Ifen), 96% des relevés effectués dans les eaux superficielles par les réseaux de surveillance, en 2003 et 2004, ont décelé la présence d'au moins un pesticide, tandis que près de la moitié (49%) des stations présente une qualité de l'eau "moyenne" à "mauvaise". Sur 58 points de mesure, la qualité est même jugée impropre à satisfaire les équilibres écologiques et à produire de l'eau potable. Dans les nappes souterraines, 61% des relevés détectent au moins un pesticide et 27% des points affichent une qualité "médiocre à mauvaise". Des chiffres qui restent stables par rapport au bilan précédent (2002), précise François Moreau, chef du département "connaissance environnementales" de l'Ifen, mais qui confirment que les pesticides "sont un vrai sujet".

La contamination touche l'ensemble du territoire, y compris les DOM et TOM. Le rapport n'explique pas la géographie détaillée des contaminations mais constate une présence de pesticides plus forte dans les zones très habitées et cultivées, la région parisienne, le Nord-Pas-de-Calais, les bassins rennais, nantais, toulousain et lyonnais. Au palmarès des substances les plus fréquentes, on retrouve des désherbants comme l'atrazine présente dans 55% des relevés d'eaux superficielles et dans 47,4% des eaux souterraines et pourtant interdite depuis 2003 ou encore le glyphosate (principe actif du RoundUp) dans 35,8% des eaux superficielles et dans 2% des eaux souterraines.

Pour lutter contre ces substances, les associations demandent au gouvernement une action plus vigoureuse que le "plan interministériel de réduction des risques liés aux pesticides" présenté en juin dernier. L'associationEau et rivières de Bretagne  réclame notamment de confier la compétence de l'autorisation de mettre sur le marché et de retirer les pesticides à plusieurs ministères (Santé, Ecologie et Agriculture) plutôt que de la laisser au seul ministère de l'Agriculture, d'augmenter la redevance sur les pesticides ou d'encourager l'agriculture biologique.

 

Elisabeth Lécroart / Victoires Editions

 

 

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